Darmanin face aux policiers: «Je comprends cette émotion, cette colère et cette tristesse»

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Darmanin face aux policiers«Je comprends cette émotion, cette colère et cette tristesse»

Le ministre de l’Intérieur a pris la parole, jeudi, pour la première fois depuis le début de la crise qui agite les policiers français à la suite de l’incarcération de l’un des leurs.

Le ministre de l’Intérieur a pris la parole à sa sortie du commissariat du XIXe arrondissement de Paris, juste avant de recevoir les représentants des syndicats place Beauvau.

Le ministre de l’Intérieur a pris la parole à sa sortie du commissariat du XIXe arrondissement de Paris, juste avant de recevoir les représentants des syndicats place Beauvau.

AFP

Gérald Darmanin a pris la parole, jeudi, pour la première fois depuis le début de la crise qui agite la police, disant comprendre la «colère» des policiers, au moment où leurs protestations, liées à l’incarcération d’un des leurs, ralentissent l’activité judiciaire.

Affirmant que «moins de 5% des policiers se sont mis en arrêt maladie ou ont refusé d’aller au travail», Darmanin a cependant souligné que la «fatigue» et la «colère» ne devaient pas leur faire «oublier le sens de leur mission», «au service de la population».

«Les policiers ont besoin d’avoir le soutien de leur ministre»

«Je comprends cette émotion, je comprends cette colère et je comprends cette tristesse», a-t-il déclaré à sa sortie du commissariat du XIXe arrondissement de Paris, juste avant de recevoir les représentants des syndicats place Beauvau.

Il était accompagné du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, et du patron de la police nationale, Frédéric Veaux, dont les propos avaient provoqué un tollé chez les magistrats et la classe politique, quand il avait estimé qu’«avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison». «C’est un grand policier, un grand flic», a dit Darmanin au sujet de Veaux, «je le soutiens totalement».

Les policiers «ont besoin d’avoir le soutien de leur ministre, ce que je suis venu répéter, et de leurs autorités hiérarchiques», a poursuivi Darmanin, alors qu’une grogne se propage en France après être partie il y a une semaine de Marseille où un agent de la Bac (brigade anticriminalité) a été incarcéré dans le cadre d’une enquête pour violences policières.

Le code 562, un «symbole contestataire»

Les protestations, qui se manifestent principalement par des mises en code 562 – un service minimum assuré dans les unités – et par des arrêts maladie, sont difficilement quantifiables. Le recours au code 562 et les arrêts maladie ont entraîné un net ralentissement de l’activité dans certains des plus gros tribunaux de France cette semaine, une baisse à pondérer toutefois avec la relative accalmie qui s’est installée après les émeutes urbaines du mois dernier.

En Seine-Saint-Denis, un des départements les plus pauvres et criminogènes du pays, le nombre de gardes à vue nocturnes tourne autour d’une quinzaine, contre 35 à 70 habituellement. «Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ça en Seine-Saint-Denis», a déclaré à l’AFP le procureur de Bobigny, Éric Mathais.

À Marseille, le nombre de défèrements est «bas, voire historiquement bas» pour la juridiction, avec «70-75% d’activité en moins», a indiqué une source judiciaire locale. Et à Paris, ce volume a été divisé par deux à la section de permanence du Parquet, d’après une autre source judiciaire.

L’appel du policier contre son placement en détention provisoire sera examiné le 3 août par la Chambre d’instruction à Aix-en-Provence. «Ce sera une journée très importante. Le problème, pour nous, c’est le placement en détention provisoire», martèle David, policier de 43 ans à Nancy, qui est en code 562, «symbole contestataire».

(AFP)

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