Arc de Triomphe aux couleurs LGBT: l’artiste se défend

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ParisArc de triomphe aux couleurs LGBT: l’artiste se défend

Des internautes se sont offusqués de découvrir l’Arc de triomphe redécoré aux couleurs LGBT, mais cette création de Ian Padgham n’existe pas en réalité et n’est que virtuelle.

Cette installation n’existe qu’en vidéo.

Cette installation n’existe qu’en vidéo.

Twitter/Ian Padgham

Un artiste américain qui a imaginé dans une vidéo l’Arc de triomphe redécoré aux couleurs LGBT, créant la polémique auprès d’internautes ayant cru cette installation réelle, a estimé samedi que «nous sommes mal préparés en tant que société» aux manipulations par l’image.

La vidéo, publiée sur Twitter et Instagram jeudi, montre le célèbre monument sur la place de l’Étoile à Paris enserré par l’installation d’un arc-en-ciel géant, et à la fin un panneau «Marche des fiertés». Mais cette installation n’existe qu’en vidéo: elle a été conçue virtuellement par Ian Padgham, artiste qui plaque des formes imaginaires sur des vidéos qu’il tourne essentiellement dans des grandes villes.

Réappropriation militante dénoncée

Certains ont cru que l’Arc de triomphe avait été réellement redécoré, et ont dénoncé une réappropriation militante d’un monument dédié aux soldats français. Cela n’a pas étonné l’artiste de 41 ans, interrogé par l’AFP. «Je suis toujours ébahi du nombre de gens qui prennent mes vidéos pour la réalité. Quand j’en ai fait une avec la pyramide du Louvre qui s’ouvrait pour laisser échapper des ballons, même des Parisiens ont cru que c’était en vrai», a-t-il expliqué.

«C’est un bon exemple pour dire combien nous sommes mal préparés en tant que société. Peut-être qu’en tant qu’homo sapiens nous ne sommes pas conçus pour voir des choses qui ont l’air réelles, mais ne peuvent pas être réelles», a ajouté cet Américain installé à Bordeaux.

«Ce n’est pas de berner les gens»

Ian Padgham est habitué aux commentaires critiques sur son art, ayant travaillé lui-même chez Twitter jusqu’à il y a une dizaine d’années, avant de devenir créateur de vidéos indépendant. «Le but de mon travail, ce n’est pas de berner les gens», a précisé cet admirateur des surréalistes.

Ses vidéos, comme celle d’un tramway de Bordeaux en forme de bouteille de vin, ne résistent pas longtemps à un esprit critique aiguisé. Mais vu la crédulité des gens, a-t-il déploré, «ce serait tellement facile de produire un contenu inflammable, qui provoquerait la violence et la haine».

La Marche des fiertés de Paris est prévue le 24 juin. Pour Ian Padgham, originaire de San Francisco, la ville où est née la Gay Pride, «la vidéo est une tentative de montrer l’importance de l’amour, de la compréhension et du soutien. Mais j’étais plus inquiet d’offenser les gens de la communauté [LGBT], plutôt que l’extrême droite».

(AFP)

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