Coupe du mondeEric Sévérac: «La Suisse doit chercher le nul »
L’ex-entraîneur de Servette Chênois sera forcément devant son poste de télévision ce mardi matin. Il voit bien la Suisse tenir la Norvège en échec.
- par
- Christian Maillard
S’il est actuellement en vacances en Valais «où il fait toujours beau», Eric Sévérac garde forcément un œil sur la Coupe du monde féminine. L’ex-entraîneur de Servette Chênois, qui a quitté son poste ce printemps, sera évidemment devant son poste de télévision ce mardi matin (10 h) pour la deuxième rencontre des Helvètes face à la Norvège. Après le succès des protégées de Ilka Grings contre les Philippines (2-0), un match nul pourrait suffire à Coumba Sow et ses copines. Qu’en pense le technicien valaisan?
Eric, on dit de la Norvège, battue par la Nouvelle-Zélande, qu’elle est sur le déclin. C’est aussi votre avis?
Pour les avoir vues jouer à l’Euro l’an passé, leur jeu est un petit peu décevant malgré la présence de grandes joueuses. Maintenant, des femmes comme Ada Hegerberg ou Ingrid Syrstad Engen peuvent toujours être très dangereuses, d’autant plus que ce mardi elles n’ont pas le choix. Elles vont devoir jouer leur va-tout. Si elles ne s’imposent pas face à la Suisse, ce sera fini pour elles. Aux Helvètes de se méfier des éclairs de génie dans cette équipe qui peuvent leur faire très mal.
Après leur premier match victorieux contre les Philippines et une bonne gardienne dans la cage, les Suissesses vont aborder ce match en pleine confiance…
Je ne sais pas si on peut parler de déclic car les Philippines restent une nation de troisième zone. Mais oui, cela leur a fait du bien au moral de gagner un match en Coupe du monde. Ça valide pas mal les choix de la coach. Maintenant, reste à savoir si les joueuses auront les jambes pour enchaîner leur performance et reproduire aussi vite un match de bonne qualité. Je dis ça car peu de joueuses dans la sélection jouent régulièrement dans leur club. Ces répétitions d’efforts aussi intenses peuvent être un problème même si sur un deuxième match c’est moins un souci. En revanche, la 3e rencontre face à la Nouvelle-Zélande, si elle devait être décisive, la question pourrait alors se poser. C’est pour cela que la Suisse doit chercher le nul contre la Norvège.
Que vous inspire le niveau général de cette Coupe du monde? On voit passablement de parties bloquées avec peu de buts marqués…
C’est un Mondial! Avec le foot masculin en exemple, on voit que toutes les équipes se sont bien préparées pour cette échéance. Mais il y a des choses intéressantes qui vont venir. Comme c’est le cas chez les hommes, il n’y a pratiquement plus de petites nations. On l’a vu avec la Jamaïque qui a su déjouer la France ou la Nouvelle-Zélande qui a surpris la Norvège. À part le Japon face à la Zambie et l’Allemagne contre le Maroc, les rencontres sont serrées. Les équipes sont de mieux en mieux préparées.
Eric Sévérac, quelle équipe va remporter cette Coupe du monde?
Je mettrais encore une fois une petite pièce sur les États-Unis avec l’Allemagne et l’Angleterre pas loin derrière. L’Australie pourrait aussi être une bonne surprise.
Et la Suisse?
Dans un tel groupe, la Suisse doit passer en huitièmes de finale, c’est le minimum. Après, tout peut arriver. Sa mission est de se qualifier et elle en a les moyens. Selon moi ce match contre la Norvège va être déterminant. Car en cas de défaite avec en même temps une victoire de la Nouvelle-Zélande face aux Philippines, ça pourrait compliquer la donne. On verra comment les Suissesses ont progressé avec leur coach Inka Grings dans la manière d’aborder ces échéances. Avec les qualités de cette formation, qui prend très peu de buts, un petit 0-0 ou un 1-1 ce serait parfait. Il suffirait d’un gros match de la gardienne Gaëlle Thalmann et un peu de maladresse de Hegerberg…