Ski alpin: Quel Suisse attendre au pied du mur de la Chuenisbärgli?

Contrairement au géant lors duquel le grand favori Marco Odermatt a surpassé toute la concurrence, le slalom d’Adelboden se présente comme une grande inconnue. L’Autrichien Marco Schwarz est blessé. Le Norvégien Henrik Kristoffersen n’est pas encore monté sur le podium cette année, et son compatriote vainqueur de l’épreuve de l’an dernier a pris sa retraite en début de saison. Lucas Braathen n’ira pas chercher une deuxième victoire d’affilée dans l’Oberland bernois, donc qui va s’en emparer?

Côté suisse, les athlètes aimeraient bien sûr s’auto-désigner. La cruelle loi du slalom les a cependant poussés à une certaine prudence à l’approche de ces courses où les gagnants sont séparés des perdants par quelques centièmes. «Avec la concurrence que l’on a aujourd’hui, espérer se retrouver sur le podium à chaque course est quelque chose de drôlement compliqué», s’amuse Marc Rochat.

Le Vaudois n’est encore jamais monté sur le podium en Coupe du monde. Il s’en est approché plusieurs fois, et a désormais compris qu’il lui fallait conquérir les dossards avant de penser à la gagne. «J’attends mon moment.» Soit un bon numéro de départ, des conditions qui lui plaisent et une forme physique qui le fait se sentir en confiance.

Lui voit cette quête de la victoire comme un objectif de vie. Il va même jusqu’à dire que les classiques de janvier - à savoir Adelboden, Wengen ou encore Kitzbühel - auraient encore meilleure saveur.

La prudence est encore un peu plus forte du côté de Tanguy Nef. Le Genevois a connu une dernière saison compliquée. «J’ai peut-être été un peu laxiste sur la gestion du risque», analyse-t-il. Il cherche désormais de la stabilité. «Je ne vais peut-être pas chercher tout de suite les podiums.» Mais le skieur va viser un top 20 ou un top 15, pour continuer à gratter de meilleurs dossards.

Même stratégie pour Luca Aerni. Le Valaisan présente le dossard n° 24 ce dimanche, et il espère poursuivre sur la foulée de sa 13e place à Madonna di Campiglio. «J’ai pu montrer que le ski était là.» A Adelboden, son meilleur résultat consiste en une 5e place en 2022.

Ceux qui partent déjà parmi les 10 premiers présentent logiquement d’autres objectifs. Loïc Meillard, par exemple, espère se consoler d’un samedi catastrophique pour lui. Le skieur d’Hérémence a perdu un ski après quelques portes du géant. Il a donc rapidement été éliminé, et accumulé une certaine frustration. Il sera le sixième à s’élancer dimanche.

Le premier des Suisses à tenter sa chance sera Ramon Zenhäusern (dossard n° 3). Il s’est plusieurs fois approché du podium (2x 4e, 1x 5e) sans pouvoir y monter. «Ici, j’ai toujours pu montrer mon meilleur ski», indique le Haut-Valaisan. L’apothéose, c’est aussi ce qu’avait montré Daniel Yule en 2020, lorsqu’il avait gagné la course. «En tant que Suisse, gagner à la maison est quelque chose de très spécial», glisse celui qui sera le 7e à prendre le départ.

Pour lui, cette première place à Adelboden représente l’un des moments les plus marquants de sa carrière. Il espère revivre ces émotions, pourquoi pas dimanche? Le coup d’envoi de la première manche sera donné à 10 h 30. La seconde devrait débuter dès 13 h 30.