Maisons de retraiteAprès la France, un groupe accusé de mauvais traitements en Autriche
Le groupe privé Orpea, qui gère des EMS dans de nombreux pays, dont la Suisse, est accusé de laisser des seniors mal nourris et déshydratés dans son établissement de Salzbourg.
Dans un rapport, le défenseur des droits autrichien dénonce les mauvais traitements subis par les résidants d’une maison de retraite en Autriche, appartenant au groupe privé français Orpea, déjà au cœur d’un scandale en France. «Les résidants souffraient de malnutrition et étaient déshydratés, le soin des plaies était si médiocre qu’une odeur nauséabonde s’en échappait», a décrit, sur la radio publique autrichienne Ö1, Bernhard Achitz, le défenseur des droits. Il a dénoncé un criant manque de personnel dans cet établissement Orpea, situé à Salzbourg.
Le rapport, rédigé après une visite inopinée, le 21 avril, relève le cas d’une femme restant au lit toute la journée et souffrant de fortes douleurs. «Lors d’un changement de pansement, une odeur de putréfaction s’échappait de la plaie. On ne lui administrait aucun médicament.» Jugeant sa vie menacée, les rapporteurs ont préconisé son transfert immédiat à l’hôpital, où elle est morte peu de temps après.
Le rapport dénonce également le manque de réaction des autorités de la province de Salzbourg. Ce n’est qu’après de multiples avertissements du défenseur des droits qu’elles ont décidé de prendre des mesures, dénonce-t-il.
«Profond regret» d’Orpea
Dans un communiqué publié jeudi soir, le groupe privé français Orpea a exprimé «son profond regret aux familles concernées» et a assuré «tout» mettre «en œuvre pour comprendre et prendre des mesures correctives». Le groupe a diligenté un audit, confié à une équipe chargée de produire un rapport «dans les plus brefs délais».
Présent dans 23 pays, dont la Suisse, Orpea est plongé dans la tourmente depuis la publication, en janvier, d’un livre-enquête intitulé «Les Fossoyeurs», dénonçant ses pratiques en France. Soupçonné de maltraitance institutionnelle et d’infractions financières, il y fait l’objet d’une enquête judiciaire.