ItalieUn détenu italien fait feu avec une arme qu’il aurait reçue par drone
Un détenu lié à la mafia napolitaine a tiré trois fois dans la prison de Frosinone – dans la région de Rome. Personne n’a été blessé.
Un détenu italien a fait feu sur d’autres pensionnaires de la prison de Frosinone, dans la région de Rome, avec une arme de poing vraisemblablement livrée par drone, a-t-on appris lundi de source syndicale. L’homme, âgé de 28 ans et lié à la Camorra, la mafia napolitaine, a tiré dimanche trois coups de pistolet dans les cellules de détenus avec lesquels il avait eu une altercation quelques jours auparavant, sans faire de blessés.
«Il a menacé un surveillant en lui demandant les clés de la cellule» de deux détenus qu’il entendait agresser, a expliqué à l’AFP Donato Capece, secrétaire général du syndicat pénitentiaire autonome Sappe. «Le collègue acculé a dû donner les clés mais le détenu n’a pas réussi à ouvrir», a-t-il ajouté. Il a tout de même tiré à deux reprises dans une ouverture, puis a fait feu dans une autre cellule.
Il s’est ensuite rendu, sur les conseils de son avocat contacté avec un téléphone portable introduit illégalement dans ce centre pénitentiaire de haute sécurité situé à une centaine de kilomètres au sud-est de la capitale. Il a remis l’arme et le téléphone, non sans en avoir retiré la carte SIM et l’avoir avalée, a précisé Donato Capece.
Surpopulation carcérale
«Nous supposons que l’arme est arrivée par drone mais nous n’en avons pas la confirmation», a par ailleurs indiqué le syndicaliste. La ministre de la Justice, Marta Cartabia, a annoncé le déplacement lundi du patron de l’administration pénitentiaire italienne à Frosinone, théâtre ces derniers mois d’agressions de surveillants par des détenus.
L’Italie est lanterne rouge dans l’Union européenne pour la surpopulation carcérale avec 120 détenus pour 100 places, contre 115 en France, 97,3 en Suède et 70,8 en Espagne, selon le rapport 2020 du Conseil de l’Europe.
En juin, un autre scandale a entaché l’administration pénitentiaire lorsqu’un quotidien a diffusé des images de surveillants frappant des détenus avec des matraques et à coups de poing en avril 2020, à la suite d’un mouvement de protestation lié à la pandémie de coronavirus.