PérouLe président Castillo limoge de hauts responsables de la police
La décision de Pedro Castillo intervient deux semaines après une descente au siège du gouvernement d’agents anticorruption à la recherche de la belle-sœur du président.

Pedro Castillo a qualifié d’«illégal» le raid effectué au Palais du gouvernement, lorsque des équipes de police et des procureurs ont recherché pendant plusieurs heures sa belle-sœur, Yenifer Paredes.
Getty Images via AFPLe président péruvien Pedro Castillo a remplacé les hauts responsables de la police nationale péruvienne (PNP), deux semaines après que des agents anticorruption ont fait une descente au siège du gouvernement, avec l’autorisation d’un tribunal, à la recherche de la belle-sœur du président qui fait l’objet d’une enquête.
Les changements concernent le commandement général, l’état-major général et l’inspection générale de la PNP. Pedro Castillo a qualifié d’«illégal» le raid effectué au Palais du gouvernement, lorsque des équipes de police et des procureurs ont recherché pendant plusieurs heures sa belle-sœur, Yenifer Paredes, accusée par le ministère public de faire partie d’un réseau de corruption qui aurait été dirigé par le président lui-même et son épouse, Lilia Paredes.
Les actions des policiers dirigés par le colonel Harvey Colchado ont incité les avocats du président Castillo à déposer une plainte contre lui auprès du bureau de l’inspecteur général de la PNP, selon la presse locale.
«Abus de pouvoir»
La présidente du Parlement péruvien, Lady Camones, a accusé le président Castillo de «nouvel acte d’abus de pouvoir», «sans même comprendre que les institutions sont au service du pays et non pour la défense à des fins personnelles», dans un message sur Twitter, où elle l’accuse d’«obstruction à l’enquête».
Elle a précisé que le ministre de l’Intérieur, Willy Huerta, serait invité la semaine prochaine à s’exprimer devant la commission de la Défense «afin de rendre compte des raisons qui ont donné lieu à ces changements discutables». Le défenseur des droits de l’Homme Carlos Rivera Paz y voit lui aussi «un abus de pouvoir qui peut être lié à l’obstruction des enquêtes contre Castillo».
Abel Gamarra, vice-ministre de l’Intérieur, a assuré quant à lui que les remplacements de postes annoncés samedi sont «un changement naturel car il y a eu un changement de ministre» de l’Intérieur. «Il n’y a eu aucune violation des règles» concernant les exigences pour les nominations, a déclaré Abel Gamarra à la radio RPP. Le président Castillo fait actuellement l’objet de six enquêtes du bureau du procureur.