Guerre en Ukraine: Son «Viva Poutine!» passe plutôt mal en France

Lundi, alors qu’il pleuvait sur Paris, deux réfugiées ukrainiennes sont entrées dans le restaurant Le Cosy Montparnasse à Paris. Après un certain temps, elles ont été raccompagnées à la porte par le patron de l’établissement. Une des deux réfugiées a eu cependant la présence d’esprit de filmer le moment où elles se font pousser dehors. La vidéo dure une quinzaine de secondes, où l’on voit le gérant excédé et menaçant, qui répète «Viva Poutine!» aux deux femmes.

Cette vidéo a été diffusée mercredi par Kogutyak Volodymyr, vice-président de l’Union des Ukrainiens de France, et a suscité une immense vague de réactions. Les versions divergent. D’après les deux Ukrainiennes interrogées par BFMTV, une mère et une fille de 50 et 18 ans, elles voulaient connaître le prix des consommations: «Nous avons expliqué à la serveuse que puisque nous sommes des réfugiés ukrainiens, nous avons un budget réduit et qu’il est important pour nous de savoir combien cela nous coûte». Mais la serveuse leur aurait fait entendre que les Ukrainiens n’étaient pas les bienvenus dans cet établissement.

Elles ont donc fait appeler le gérant. Après lui avoir exposé la situation, celui-ci leur aurait dit «qu’il soutenait Poutine et qu’il était juste de tuer le peuple ukrainien». Interrogé par la même chaîne de télévision, le gérant du Cosy Montparnasse reconnaît avoir dit «vive Poutine», après qu’il aurait reçu des menaces des deux clientes. Il s’est excusé et dit avoir agi sur le coup de l’énervement. «Je m’en fiche qu’ils soient Ukrainiens, se justifie-t-il, on accepte tout le monde. C’est juste qu’elles n’ont pas voulu consommer et qu’elles ont fait perdre du temps à l’équipe alors que le restaurant était complet».

Après une demi-heure, les deux femmes ont décidé de s’en aller. Le gérant les a rattrapées pour leur demander de consommer. Face à leur refus, il leur a dit de quitter l’établissement. C’est le moment où la vidéo a été tournée. Mercredi et jeudi celle-ci est devenue rapidement virale. D’un côté, elle a été reprise par les prorusses dans le but de montrer combien les réfugiés ukrainiens posent problème. De l’autre le restaurant s’est pris une quantité de commentaires négatifs et sa note a chuté de 4,4 à 1,7 étoiles sur Google. Côté ukrainien, on parle d’un restaurant «dégoûtant» avec un «service déplorable». Côté russe, on loue un «accueil exceptionnel».

Mais la mère et la fille ont assuré que c’était vraiment «la première et unique fois» qu’elles avaient rencontré cette situation en France.