Faune et flore menacées par un projet immobilier

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NeuchâtelFaune et flore menacées par un projet immobilier

Quatre associations de défense de la nature partent en guerre contre une réalisation envisagée au milieu des vignes, à Hauterive.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
À Hauterive, la carrière Peters jouxte le vieux bourg.

À Hauterive, la carrière Peters jouxte le vieux bourg.

BirdLife Suisse

En zone viticole, à Hauterive, le projet immobilier dit de «La Croix d’Or» ne passe pas à travers les filtres des associations BirdLifeSuisse, Pro Natura Neuchâtel, WWF Neuchâtel et ATE Neuchâtel. Sa réalisation impliquerait «la destruction de la quasi-totalité des riches milieux naturels de la parcelle», selon les opposants.

Parmi les espèces «gravement touchées», BirdLife a recensé des fleurs, des oiseaux et des reptiles. Une orchidée (orchis à odeur de bouc), un criquet (oedipode turquoise), quatre espèces de reptiles (lézard des murailles, orvet fragile, coronelle lisse et vipère aspic) ont été signalés dans un rapport d’impact.

Le caractère buissonnant de la parcelle en fait également un précieux refuge pour de nombreux oiseaux, dont des espèces placées sur la liste d’alerte nationale, comme le bruant zizi et l’hypolaïs polyglotte.

«Présenté comme une densification urbanistique, le projet ne touche pourtant le vieux bourg d’Hauterive que par l’extrémité ouest», accusent les opposants, en invitant les services cantonaux et communaux à une meilleure prise en compte des enjeux liés à la biodiversité et à la mobilité douce.

Deux barres d’immeubles ainsi que leur accès feraient disparaître 3000 m2 de boisements et 2000 m2 de biotopes sous protection, selon les opposants. Avec ses 165 places de parc privées, le projet favorise selon eux l’utilisation de la voiture.

Les défenseurs de la nature estiment que le projet n’aurait pas dû être validé du fait de la destruction de milieux naturels de valeur, devenus rares sur le littoral neuchâtelois. «La biodiversité autour de l’espace bâti est devenue précieuse», relèvent les associations, qui jugent les mesures de compensation proposées «largement insuffisantes».

«Les espaces verts de qualité proches des agglomérations deviennent de plus en plus cruciaux, non seulement pour leurs valeurs intrinsèques et les services écosystémiques qu’ils rendent à la population, mais aussi pour réduire les impacts du réchauffement climatique», concluent les ONG.

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