Lutte contre les bouchonsLe retour potentiel des camions la nuit fait déjà grincer des dents
Outre l’idée de limiter la vitesse à 60 km/h sur les autoroutes, Berne songerait à assouplir l’interdiction de circuler de nuit pour les poids lourds. L’Initiative des Alpes monte au front.
On l’a appris ce mardi via le «Tages-Anzeiger»: la Confédération songerait à introduire le 60 km/h sur les autoroutes pour éviter les embouteillages aux heures de pointe. Mais ce n’est pas la seule idée des services de Simonetta Sommaruga pour fluidifier le trafic: toujours selon le «Tagi», l’Office fédéral des routes (OFROU) réfléchirait aussi à interdire la voie de gauche aux camions. Mais aussi et surtout à assouplir l’interdiction qui leur est faite de rouler de nuit.
Actuellement, les camions n’ont pas le droit de rouler la nuit entre 22h et 5h ainsi que le dimanche. S’il est impossible d’éviter un transport durant ces périodes, ils doivent demander une autorisation spéciale. L’OFROU envisagerait du coup de raccourcir cette tranche horaire pour leur permettre de rouler plus longtemps de nuit et donc de désencombrer les routes la journée.
Nuisances sonores pour les riverains
L’idée fait déjà bondir l’Initiative des Alpes qui se dit indignée. «L’interdiction de circuler la nuit pour les camions constitue un élément fondamental de la politique suisse de transfert. Les seules exceptions doivent rester les transports de La Poste et ceux des produits frais», rappelle l’organisation.
En outre, elle craint les nuisances sonores pour la population. «Le bruit du trafic est l’une des plus importantes nuisances environnementales. Les riverains des voies de transport de marchandises à travers les Alpes sont particulièrement concernés. Les nuits doivent rester silencieuses», tonne Django Betschart, directeur de l’Initiative des Alpes. Et de rappeler qu’à vitesse égale, un seul camion fait autant de bruit que dix voitures de tourisme.
Enfin, l’organisation rappelle que l’interdiction de circuler la nuit est utile au transfert du transport de marchandises sur le rail. «Le transport ferroviaire de marchandises ne reste compétitif que si les camions ne peuvent pas circuler la nuit sur les routes», souligne son directeur.