Crise énergétique: L’Allemagne va retourner au charbon, mais pas pour longtemps

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Crise énergétiqueL’Allemagne va retourner au charbon, mais pas pour longtemps

La mesure doit permettre de compenser les baisses de livraisons de gaz russe, mais le pays prévoit d’abandonner le charbon «idéalement» en 2030.

L’objectif d’abandonner le charbon (ici une mine de lignite à ciel ouvert près de la centrale de Garzweiler), «idéalement» en 2030, est un point central du contrat de coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz avec ses partenaires écologistes et libéraux.

L’objectif d’abandonner le charbon (ici une mine de lignite à ciel ouvert près de la centrale de Garzweiler), «idéalement» en 2030, est un point central du contrat de coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz avec ses partenaires écologistes et libéraux.

AFP

L’Allemagne, qui a annoncé un recours accru au charbon pour compenser les baisses de livraisons de gaz russe, promet que cette solution sera temporaire et ne change rien à son objectif d’abandonner cette énergie polluante en 2030.

L’objectif d’abandonner le charbon «idéalement» en 2030 est un point central du contrat de coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz avec ses partenaires écologistes et libéraux. Le gouvernement s’est néanmoins résolu à annoncer, dimanche, qu’il utiliserait des centrales à charbon dites «de réserve», ne servant actuellement qu’en dernier recours, pour garantir la sécurité énergétique du pays, alors que la Russie réduit progressivement ses flux de gaz vers l’Europe.

Recours «provisoire» au charbon

Ce recours au charbon sera «provisoire», a promis dimanche le ministre de l’Économie et du Climat, le Vert Robert Habeck, reconnaissant qu’il s’agissait d’une décision «amère». «La sortie du charbon en 2030 n’est pas du tout vacillante», a assuré lundi un porte-parole du ministère de l’Économie et du Climat. Ce calendrier est même «plus important que jamais», a ajouté ce porte-parole, Stephan Gabriel Haufe.

La prolongation de certaines centrales sera «une mesure à court terme», sur une période «limitée», jusqu’en mars 2024, a insisté lundi le gouvernement. Concrètement, certaines centrales resteront opérationnelles plus longtemps que prévu dans le plan de transition énergétique allemand.

Industrie rassurée

Experts et politiques s’attendent à ce que la Russie ferme davantage le robinet dans les prochains mois, un casse-tête compte tenu des besoins immenses de l’industrie allemande. La situation est «sérieuse» pour l’Allemagne, qui continue d’importer 35% de son gaz de Russie – contre 55% avant la guerre –, même si l’approvisionnement du pays reste pour l’instant garanti, selon Robert Habeck.

Le gouvernement allemand a dit ne pas pouvoir encore évaluer pour quels volumes supplémentaires il fera appel aux centrales à charbon. «Cela dépendra du marché de l’énergie et de la situation de l’approvisionnement» en gaz dans les prochains mois, a souligné le ministère de l’Économie. Il a également rappelé que l’Allemagne agit dans le cadre des quotas d’émission de CO2 fixés dans l’Union européenne: le pays est donc tenu de respecter des limites, que les émissions proviennent du gaz ou du charbon.

Pour réduire sa dépendance au gaz russe, l’Allemagne a augmenté ses achats de gaz naturel liquéfié, importé notamment de Belgique, des Pays-Bas et de Norvège, et va bientôt se doter de ses propres terminaux de livraison de GNL. Le pays a également lancé un plan d’accélération des implantations d’éoliennes et tente d’inciter particuliers et entreprises à réduire leur consommation d’énergie. Berlin a en revanche exclu de prolonger la durée de vie de son parc nucléaire, alors que les deux dernières centrales du pays doivent être débranchées à la fin de l’année.

Les Pays-Bas lèvent aussi leurs restrictions sur le charbon

(AFP)

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