Los AngelesFeu vert à la publication d’un témoignage dans l’affaire Polanski
Selon la défense de Roman Polanski, le témoignage d’un ancien procureur prouverait que la justice n’a pas respecté un accord conclu avec lui dans le dossier Samantha Gailey.
Le procureur de Los Angeles a annoncé mardi qu’il ne s’opposerait plus à la divulgation du témoignage d’un de ses prédécesseurs dans les accusations de viol sur mineure contre Roman Polanski.
Roman Polanski est accusé d’avoir drogué et violé Samantha Gailey, 13 ans à l’époque, à Los Angeles en 1977. Selon un communiqué de George Gascon, procureur du comté de Los Angeles, ses services ont «déterminé qu’il était dans l’intérêt de la justice d’accepter de lever la confidentialité des retranscriptions»
«Ce dossier est décrit dans les tribunaux comme +l’une des sagas les plus longues de l’histoire judiciaire de la Californie», écrit-il. «Pendant des années, nos services se sont opposés à la publication d’informations que la victime et le public ont le droit de connaître», poursuit George Gascon.
On ignore le contenu exact des retranscriptions de ce témoignage fait à huis clos par Roger Gunson, le procureur qui avait mené à l’époque les poursuites contre Roman Polanski et qui a pris sa retraite en 2002. Mais les avocats du réalisateur, qui avaient demandé en vain sa publication à plusieurs reprises, ont affirmé que ce témoignage prouverait que la justice n’a pas respecté les termes d’un accord conclu avec lui.
42 jours en prison
Pour éviter un procès public à Samantha Gailey, le procureur avait abandonné les accusations les plus graves en échange de la reconnaissance par Roman Polanski d’une relation sexuelle avec mineure. En vertu de cet accord, le réalisateur avait été condamné à trois mois de prison mais n’y avait effectivement passé que 42 jours, avant d’être libéré pour bonne conduite.
Lorsqu’un juge avait paru sur le point de revenir sur l’accord pour le condamner à plusieurs dizaines d’années de prison, Roman Polanski s’était envolé pour Paris en janvier 1978 et n’a jamais plus remis les pieds aux Etats-Unis depuis lors. Il fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt international et a à plusieurs reprises risqué d’être extradé.
L’actuel procureur de Los Angeles relève dans son communiqué que Roman Polanski a fait à l’époque l’objet d’un traitement «exceptionnel» par ses prédécesseurs et s’engage à défendre la «transparence» du système judiciaire pour que chacun puisse y faire valoir ses droits.
Il insiste toutefois sur le fait que le réalisateur, qui aura 89 ans le mois prochain, «reste un fugitif» et «devrait se rendre à la justice pour être condamné par le tribunal supérieur du comté de Los Angeles». Samantha Gailey a publiquement pardonné à Roman Polanski en 1997.
Le réalisateur a été accusé par plusieurs autres femmes de les avoir violées alors qu’elles étaient mineures mais les faits sont prescrits et il les a toujours démentis.