Elections législatives italiennesRéactions mitigées après la victoire de l’extrême droite en Italie
Le parti post-fasciste de Giorgia Meloni a remporté une large victoire dimanche. Les réactions oscillent entre enthousiasme, appels à l’union et mises en garde.
Les réactions sont mitigées lundi au lendemain de la victoire du parti post-fasciste de Giorgia Meloni aux législatives italiennes, oscillant entre enthousiasme, appels à l’union et mises en garde sur les droits de l’Homme.
«Deux modèles s’affrontent»
La Commission européenne espère qu’elle aura «une coopération constructive avec les nouvelles autorités italiennes», a déclaré son porte-parole Eric Mamer.
En France, Emmanuel Macron a estimé que «le peuple italien a fait un choix démocratique et souverain», annonçant respecter ce dernier tout en ajoutant qu’«en tant que pays voisins et amis, nous devons continuer à œuvrer ensemble». Plus tôt, la Première ministre Elisabeth Borne s’était montrée plus circonspecte, indiquant sur la chaîne BFMTV que la France serait «attentive» au «respect» des droits de l’Homme et du droit à l’avortement.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares a lui alerté lors d’un petit-déjeuner de presse sur le fait que «les populismes finissent toujours en catastrophe» et estimé que cette victoire intervenait à un moment où «deux modèles s’affrontent» en Europe, sur fond de guerre en Ukraine.
«Un modèle sur lequel parie le gouvernement espagnol et beaucoup d’autres pays en Europe qui est celui de la construction européenne» et un «autre modèle, celui [du président russe] Vladimir Poutine, un modèle autoritaire dans lequel se retrouvent des forces politiques en Europe», a-t-il indiqué.
Attentes envers l’Italie
De son côté, l’Allemagne attend de l’Italie qu’elle reste «très favorable à l’Europe», a indiqué à la presse Wolfgang Büchner, porte-parole du gouvernement.
Aux Etats-Unis, le chef de la diplomatie Antony Blinken a salué en l’Italie «un allié vital, une démocratie forte et un partenaire apprécié». «Nous sommes impatients de travailler avec le gouvernement italien sur nos objectifs communs: soutenir une Ukraine libre et indépendante, respecter les droits humains et construire un avenir économique durable», a-t-il écrit sur Twitter.
Les enthousiastes
En Russie, la présidence, via son porte-parole Dmitri Peskov, a dit être «prêt(e) à saluer toute force politique capable de dépasser le courant dominant établi plein de haine envers notre pays (...) et d’être plus constructifs dans les relations avec notre pays».
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, a salué sur Facebook la «grande victoire» de Giorgia Meloni. Un enthousiasme partagé par le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, qui a twitté «Bravo, Giorgia! une victoire bien méritée. Félicitations!». «Nous avons plus que jamais besoin d’amis partageant une vision et une approche communes de l’Europe», a ajouté son directeur politique, le député Balazs Orban.
Dans plusieurs pays européens, les formations d’extrême droite se sont réjouies de la victoire de Mme Meloni. «Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste», a tweeté la Française Marine Le Pen, du Rassemblement national (RN).
«Nous jubilons avec l’Italie! Félicitations à toute l’alliance», a estimé en Allemagne Beatrix von Storch, vice-présidente du groupe AfD au Bundestag. Pour le leader du parti espagnol Vox, Santiago Abascal, Mme Meloni «a montré la voie vers une Europe fière et libre de nations souveraines», estimant que «des millions d’Européens plaçaient leurs espoirs dans l’Italie».