Brebis tuée après une attaque de loups à Saint-Livres

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Attaque de loups à Saint-Livres (VD)«L’un d’eux m’a montré les crocs en s’approchant de moi»

Deux prédateurs ont mis à mort une brebis, mardi, dans la commune vaudoise. L’agricultrice raconte avoir été particulièrement choquée par le comportement de l’un d’eux.  

Sophie Zuber
par
Sophie Zuber
Une brebis a perdu la vie à la suite d’une attaque de loups, le 14 mars.

Une brebis a perdu la vie à la suite d’une attaque de loups, le 14 mars. 

Doris Pellet 

Un événement pour le moins traumatisant est venu perturber la quiétude du petit matin, mardi dans une ferme de Saint-Livres (VD). «Je m’occupais de mes vaches, lorsque mon chien est venu me chercher vers 6h45. Le voyant s’agiter, j’ai vite compris que quelque chose n’allait pas.»

En sortant, Doris Pellet s’est rapidement retrouvée nez à nez avec deux loups dévorant l’une de ses brebis dans un enclos où se trouvaient une quinzaine d’autres ovins. «En voyant tout ce sang, j’ai hurlé en levant les bras pour les faire partir.»

Effarée de voir que ses gestes désespérés n’avaient aucun effet sur les prédateurs, l’agricultrice a constaté que l’un d’eux, le plus gros, s’est montré particulièrement agressif. «Il m’a montré les crocs et s’est approché de moi.» De suite, son chien, un croisé malinois-border collie s’est posté à ses côtés. Un geste qui, selon elle, a découragé les prédateurs, qui se sont enfuis tout en essayant, en vain, d’emporter leur proie. «J’ai eu très peur, les autres moutons aussi, ils s’agitaient dans tous les sens.» En entendant ses cris, son mari a accouru pour l’aider mais n’a pu que constater l’ampleur des dégâts: la brebis, égorgée, a été tuée sur le coup. 

Peur pour les vaches… et les gens

Depuis, Doris Pellet est catégorique: ces mêmes spécimens ne sont jamais très loin et guettent la ferme et ses alentours, malgré les rondes des gardes-faune qui sont venus constater l’attaque. «Nous avons également renforcé les clôtures et mis des cameras. Mais les loups n’attendent plus que le moment de recommencer, c’est une certitude», dit la Vaudoise, résignée.  

Si elle est triste pour sa brebis qu’elle affectionnait, Doris Pellet tient à relativiser sur sa perte. Mais ce qui lui fait peur, c’est l’assurance avec laquelle le loup s’est avancé vers elle ce jour-là. «La suite, c’est quoi? Nos vaches? Des gens? On nous dit de nous protéger, mais nos enclos ne suffiront pas. Ce qu’il faut, c’est mettre tout en oeuvre pour leur faire peur ou les réguler. Une chose est sûre, je suis contente de ne pas avoir d’enfants en bas âge. Je me ferais trop de soucis!»

Biche tuée à Gimel en février 

Une attaque similaire a eu lieu début février non loin de là, à Gimel (VD), lorsqu’une biche avait été mise à mort par un prédateur dans l’enceinte d’une ferme. Elle était, selon la DGE, vraisemblablement du fait de la meute du Marchairuz. Doris Pellet l’affirme: des prélèvements ADN ont été faits sur le lieu de l’attaque de Saint-Livres. Les résultats montreront s’il s’agit de la même meute ou non. 

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