JuraLa mort à Delémont d’une maman et de sa fille intrigue
La capitale jurassienne s’interroge après l’annonce d’un double décès qualifié prudemment d’accidentel.
- par
- Vincent Donzé
C’était une femme de caractère, comme on le dit de quelqu’un capable parfois d’élever la voix. K. ne laissait pas indifférent à Delémont: «Elle ne supportait pas l’injustice», dit une amie. Quand on demande l’avis de ceux qui fréquentent le quartier de la gare, c’est l’image d’une femme «impulsive» qui prédomine. Pour un policier, elle était «haute en couleur». Pour une amie, elle avait «le cœur sur la main».
Quand sa fille est née, au début de l’été dernier, ceux qui la côtoyaient l’ont vu s’assagir. À la naissance de la petite, la maman a reçu des félicitations: «Trop chou ma belle», lui a-t-on écrit sur Facebook. Selon un policier, jamais rien de négatif n’a été exprimé sur la garde de l’enfant qu’elle gérait en mère célibataire. Au contraire: son voisinage la percevait comme une maman aimante, «cœur et âme».
Alors, que s’est-il passé pour que K. et sa fille chérie soient retrouvées sans vie dans leur appartement, mercredi après-midi? Établie à Delémont, la famille des deux victimes ne souhaite pas en parler. Mercredi soir, le procureur général Nicolas Theurillat a sobrement communiqué que «deux corps sans vie ont été retrouvés dans un appartement», dans l’après-midi du 9 février.
Examens médico-légaux
La cause de ces décès survenus dans la salle de bains n’était pas établie mercredi et elle demeure mystérieuse. Le procureur privilégiait mercredi la thèse accidentelle avec beaucoup de prudence et «sous réserve des constatations faites lors des examens médico-légaux».
Une instruction a été ouverte par le Ministère public «afin de déterminer les circonstances de ce drame». Depuis mercredi, les rumeurs vont bon train à Delémont, mais un policier appelle à la prudence: une thèse «accidentelle» recouvre un large éventail de possibilités.