WWDC23Apple a présenté un casque «grand public» à 3499 dollars, une folie
L’appareil de réalité augmentée totalement haut de gamme sera lancé début 2024 aux États-Unis d’abord.
- par
- Jean-Charles Canet
Il aura fallu attendre largement plus d’une heure après le début, lundi soir, du show d’ouverture du WWDC23 (Worldwide Developper Conference 2023) pour que Tim Cook confirme qu’Apple allait se lancer dans une nouvelle aventure à la fois très excitante pour le technophile mais aussi très périlleuse.
Dans un «One More Thing» tonitruant, le PDG de la firme a révélé l’existence d’un futur nouveau produit, le premier depuis très longtemps, un casque de réalité augmentée (RA) qui peut être aussi un casque de réalité virtuelle (RV) baptisé Vision Pro.
À 3500 dollars aux États-Unis
Comme la rumeur le laissait entendre, le casque est totalement haut de gamme, il coûtera un bras et un rein: 3499 dollars à son lancement aux États-Unis dès le début de l’année 2024, puis dans d’autres pays non spécifiés dans un deuxième temps.
Il bénéficie d’un design à l’Apple, très soigné, très attractif avec la promesse d’un confort incomparable. Il est aussi bardé de capteurs internes et externes, de puces informatiques (M2 et une nouvelle venue baptisée R1) qui le transforment en un ordinateur puissant et de deux écrans internes en ultra haute définition (UHD). Lors de la présentation, on a aussi distingué un écran externe juste pour afficher de manière réaliste les yeux de la personne qui serait autrement totalement coupée du monde par un casque classique. Un peu comme si une personne extérieure voyait un porteur de lunette de plongée en habit de ville, au bureau, dans le salon ou dans la cuisine.
Apple a ainsi insisté sur l’aspect peu isolant de l’appareil. Une personne se place devant et se met à parler, elle apparaîtra sur les écrans en imitant l’arrivée progressive d’un individu dans le champ de vision.
Et que fait le Vision Pro? Autonome, il affiche des photos, des vidéos (en 3D si elles sont prises depuis le casque), des applications comme si elles étaient sur un smartphone, une tablette, un moniteur ou un écran de télévision. Une simple molette permet d’en décider la grandeur et la profondeur. S’il affiche un écran, ce peut être un timbre-poste, soit un écran de cinéma gigantesque. À choix.
Pas de souris, pas de manettes, le casque sait vers quoi se porte le regard et détecte les plus subtils mouvements des doigts et de la main. Tout peut s’intégrer, se superposer dans l’espace ou l’usager se trouve. Où pas. À choix encore. C’est la magie de la réalité augmentée, une technologie qui balbutie depuis quelques années sans encore avoir trouvé son marché. Côté son, Apple a vu aussi les choses en grand avec des haut-parleurs – écouteurs intégrés dans les branches du casque dotée d’une capacité de spatialisation inédite, affirme le constructeur.
Des promesses…
Que promet le Vision Pro? Des expériences inouïes aussi bien au travail, à la maison, dans une chambre d’hôtel ou dans un avion. Offrir aussi ces expériences sans les défauts habituels de ce genre d’appareil, sans la latence qui rend malade pour les jeux et sans isolation excessive. Il promet aussi une lisibilité parfaite. La panacée en quelque sorte.
Chose amusante, dans la plupart des situations d’usages diffusées lundi soir sur tous les internets, on découvrait des personnes, femmes et hommes, avec le casque sur le nez duquel s’échappait un câble, câble visiblement connecté à quelque chose à la ceinture. À une batterie sans doute pour que le poids de l’appareil reste plume sur la tête. Mais à aucun moment Apple ne s’est étendu sur ce menu détail.
Convaincantes, les démonstrations des promoteurs d’Apple l’ont néanmoins été. On confesse qu’elles ont fait très forte impression sur votre serviteur qui a été pris d’une irrésistible envie de se jeter sur le précieux. Et puis le moment de l’articulation du prix est venu. C’est là qu’on a commencé à tousser.
Certes Tim Cook a bien fait une analogie pour faire passer la pilule, en disant que le casque fait aussi bien, et même beaucoup mieux, qu’une télévision haut de gamme, même bardée de capteurs et de caméras, une façon de dire que le Vision Pro se situait sur ce marché, mais il faudra sans doute plus qu’une présentation pleine de superlatifs pour détourner le vent de méfiance qui n’a encore jamais cessé de souffler sur les technologies RV/RA.