Espagne: La gauche de Pedro Sánchez défaite lors de régionales clés

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EspagneLa gauche de Pedro Sánchez défaite lors de régionales clés

Les socialistes du Premier ministre espagnol ont essuyé dimanche un nouveau revers dans leur ancien fief d’Andalousie, un scrutin régional clé qui place la droite en position de force.

Pedro Sánchez le 24 mai 2022 à Davos.

Pedro Sánchez le 24 mai 2022 à Davos.

AFP

Selon des résultats partiels, le Parti populaire (PP, droite) – dont le candidat Juan Manuel Moreno préside la région depuis 2018 – a obtenu la majorité absolue au Parlement andalou avec 56 sièges sur 109 contre 32 pour le Parti socialiste (PSOE).

Ce revers est le troisième consécutif infligé par la droite à la gauche espagnole lors d’un scrutin régional, après celui de Madrid en mai 2021 et celui de Castille-et-León en février. Un succès qui place le nouveau chef du PP, Alberto Núñez Feijóo, en position de force en vue des prochaines élections nationales prévues fin 2023.

Région la plus peuplée du pays, avec 8,5 millions d’habitants, l’Andalousie est un ancien bastion historique des socialistes qui l’ont gouvernée sans interruption de 1982 aux dernières élections régionales de 2018. Éclaboussés par un scandale de corruption, ils avaient alors été chassés du pouvoir par une coalition formée entre le PP et les centristes de Ciudadanos, et soutenue au Parlement régional par Vox.

«Coup dur» pour Sánchez

Ce nouveau revers en Andalousie est un «coup dur» pour le Parti socialiste (PSOE) après lequel Pedro «Sánchez pourrait faire face à une bataille difficile pour être réélu» fin 2023 lors des législatives, soulignait, avant le scrutin, Antonio Barroso, analyste au cabinet de conseil Teneo.

Face à un PP «dans une bonne dynamique», le chef du gouvernement, arrivé au pouvoir en juin 2018, pourrait en effet «avoir du mal à vendre les bons résultats de son gouvernement face aux inquiétudes des électeurs concernant l’inflation», ajoutait-il.

L’Espagne n’a pas échappé à l’envolée des prix qui touche de nombreux pays, notamment depuis la guerre en Ukraine. Cette situation a poussé le gouvernement à annoncer un paquet de mesures, dont des aides sur les carburants, mais sans résultats probants pour l’instant.

Faible progression de Vox

En mettant Pedro Sánchez en difficulté, en contenant la progression du parti d’extrême droite Vox et en faisant disparaître Ciudadanos, qui n’a obtenu aucun siège, le PP a gagné sur tous les tableaux en Andalousie.

L’obtention de la majorité absolue lui évitera en effet de devoir gouverner en coalition avec Vox, comme il a dû le faire récemment dans la région de Castille-et-León. L’extrême droite était alors rentrée pour la première fois au sein d’un gouvernement régional, doté de larges compétences, depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.

Troisième force politique au niveau national, Vox, qui avait fait irruption sur la scène politique espagnole lors des régionales andalouses de 2018, misait beaucoup sur le scrutin de dimanche mais n’a enregistré qu’une faible progression avec 14 députés régionaux, contre 12 il y a quatre ans.

Une nouvelle alliance avec Vox aurait fragilisé Alberto Núñez Feijóo, arrivé à la tête du PP début avril en défendant une ligne modérée.

«L’Andalousie nous montre une voie», celle de «la modération, du dialogue, du progrès social», avait-il déclaré récemment, tandis que Juan Manuel Moreno avait appelé au «vote utile» pour «un gouvernement fort», qui ne soit pas «conditionné» par Vox.

«Il y a une stratégie très visible» du PP pour se présenter «comme une alternative raisonnable» aux socialistes en vue des prochaines élections nationales, «une option de centre-droit», selon Oscar García Luengo, professeur de sciences politiques à l’Université de Grenade.

(AFP)

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