Australienne en prison en Chine : «Mes enfants et le soleil me manquent» 

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Australienne en prison en Chine«Mes enfants et le soleil me manquent»

La journaliste australienne Cheng Lei, en détention depuis trois ans en Chine, a souligné que ses enfants et le soleil lui manquaient. 

La journaliste australienne Cheng Lei (photo non datée).

La journaliste australienne Cheng Lei (photo non datée). 

Nicholas Coyle via REUTERS

«Par dessus tout, mes enfants me manquent», a dit la journaliste australienne Cheng Lei, détenue depuis trois ans en Chine, dans un rare message rendu public jeudi, délivré lors d’une visite consulaire et partagé par des médias australiens et par son ami Nick Coyle sur X (ex-Twitter). Et «le soleil me manque» également en détention, affirme-t-elle.

«Le soleil brille à travers la fenêtre de ma cellule, mais je ne peux me tenir debout au soleil que 10 heures par an», raconte-t-elle, en énumérant aussi d’autres aspects difficiles de sa détention: pas un arbre aperçu en trois ans, une literie aérée seulement une fois par an… «Mais la Chinoise qui est en moi a probablement dépassé les limites légales de la sentimentalité», a ironisé Cheng Lei, qui se qualifie d’Australo-chinoise.

Problèmes de santé

Cheng Lei, qui travaillait pour la chaîne publique chinoise en anglais CGTN, a été placée en détention en août 2020. Cette mère de deux enfants, âgés de 9 et 11 ans au moment de son arrestation, est poursuivie pour «divulgation de secrets d’État à l’étranger» par Pékin, qui n’a pas donné plus de détails.

«Elle a raté la première rentrée de sa fille au collège. Ses parents ne rajeunissent pas et Lei est leur unique enfant. Donc le temps devient de plus en plus précieux», a confié Nick Coyle, jeudi, au «Sydney Morning Herald». L’année dernière, le compagnon de Cheng Lei s’était dit sérieusement préoccupé par une «série de problèmes de santé» dont elle souffrait en prison.

Perpétuité risquée 

Elle a été jugée à huis clos en mars, sans que l’ambassadeur d’Australie puisse assister à l’audience. Le jugement - qui pourrait aller jusqu’à une peine de prison à perpétuité – a été mis en délibéré. La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, avait dit avoir interrogé son homologue chinois Wang Yi, en marge d’un sommet de l’Asean au sujet de Cheng Lei et d’un autre ressortissant australien, l’écrivain Yang Hengjun, également emprisonné en Chine, dans des circonstances obscures.

«L’Australie a toujours défendu Mme Cheng et demandé à ce que les normes fondamentales de justice, d’équité procédurale et de traitement humain soient respectées conformément aux normes internationales», a rappelé Penny Wong, vendredi, dans un communiqué. «Nous continuerons à soutenir Mme Cheng et sa famille et à défendre les intérêts et le bien-être de Mme Cheng», a-t-elle souligné. Tout le pays souhaite voir Mme Cheng «réunie avec ses enfants», a-t-elle ajouté.

Souveraineté judiciaire de la Chine

Le ministère chinois des Affaires étrangères a fait valoir, vendredi, que l’affaire était traitée «en stricte conformité avec la loi» et que les droits de Cheng Lei étaient pleinement protégés. «Nous espérons que la partie australienne respectera la souveraineté judiciaire de la Chine et s’abstiendra de tout type d’ingérence dans le traitement légal de l’affaire par les organes judiciaires chinois», a déclaré un porte-parole à l’AFP dans un communiqué écrit.

Les relations entre l’Australie et la Chine, son plus important partenaire commercial, se sont récemment détendues après plusieurs années à couteaux tirés. La Chine a notamment annoncé la semaine dernière, la fin de droits de douane prohibitifs sur l’orge australienne, imposés en 2020. 

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(AFP)

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