PérouLa présidente Dina Boluarte exclut de démissionner
Tandis que trois ministres ont démissionné en deux jours, la présidente péruvienne Dina Boluarte a exclu à son tour vendredi de quitter le pouvoir comme l’exigent les protestataires.
La présidente du Pérou Dina Boluarte, dont le pays est en proie à des manifestations qui on fait 42 morts en cinq semaines, a exclu vendredi de démissionner comme l’exigent les protestataires.
«Certaines voix provenant des partisans de la violence et des radicaux demandent ma démission, incitant la population au chaos, au désordre et aux destructions. À eux je leur dis de façon responsable: je ne vais pas démissionner, mon engagement est avec le Pérou», a affirmé Dina Boluarte dans un message à la nation diffusé par la télévision d’État.
Départs en série
Trois membres du gouvernement ont démissionné en deux jours: le ministre du Travail Eduardo Garcia, en désaccord avec la gestion des manifestations par le gouvernement, celui de l’Intérieur Victor Rojas, et la ministre de la Femme et des Populations vulnérables Grecia Rojas.
Depuis le début de la crise, les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait au moins 42 morts, dont un policier brûlé vif par la foule, selon le Défenseur du peuple (ombudsman). Les protestations ont éclaté après la destitution et l’arrestation le 7 décembre du président de gauche Pedro Castillo, accusé d’avoir tenté de perpétrer un coup d’État en voulant dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir.
Une enquête ouverte pour «génocide»
Dina Boluarte, qui était la vice-présidente de Pedro Castillo, lui a succédé conformément à la Constitution. Mais les manifestants, qui voient en elle une «traîtresse», exigent son départ ainsi que des élections anticipées immédiates.
La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), qui a achevé vendredi une mission d’inspection au Pérou, a requis une enquête impartiale sur la répression des manifestations par le pouvoir, estimant que des indices pointaient vers un «usage excessif de la force». Le parquet péruvien a pour sa part ouvert une enquête pour «génocide» contre Dina Boluarte et plusieurs autres hauts responsables.