Football: Première impression positive pour les quatre Romands de Super League

Les premiers matches donnent souvent le ton d’une saison. Pour les meilleurs de la classe un peu moins toutefois que pour ces équipes appelées à guerroyer dans la deuxième partie du tableau. Une lutte acharnée pour laquelle un bon départ apporte souvent cette indispensable confiance dont elles auront besoin tout au long de l’année.

Même si, après seulement 180 des 3420 minutes à l’issue des desquelles tomberont les différents verdicts, il peut sembler très prématuré de dégager ne serait-ce qu’une impression, Gabet Chapuisat a accepté de jouer le jeu en portant son regard aiguisé par sa longue expérience sur les départs de Servette, du Lausanne-Sport, d’Yverdon Sport et du Stade Lausanne Ouchy. En tenant bien entendu compte des objectifs fixés par chacun d’eux.  

«Je le qualifierais de satisfaisant, résume Gabet. Hormis leur première mi-temps ratée contre Zurich, les Genevois m’ont plutôt plu. Il n’est jamais simple pour un nouvel entraîneur d’imposer des idées assez différentes de celles de son prédécesseur et jusque-là, René Weiler le réussit bien. Maintenant, la difficulté, pour Servette, sera de concilier le championnat avec l’Europe durant de longues semaines encore. Et peut-être même jusqu’en décembre s’il se qualifie pour une phase de groupe. Pour y parvenir, il me semble impératif d’élargir un peu son contingent. On s’aperçoit vite combien les absences de certains piliers, comme Stevanovic ou Cognat par exemple, peuvent peser négativement. Je ne dis pas que Servette devrait doubler tous les postes - seul Young Boys est aujourd’hui capable de le faire en Suisse - mais pour performer sur les deux tableaux l’apport de deux bons éléments supplémentaires au milieu et, surtout, d’un vrai patron en défense m’apparaissent nécessaires. Avec le groupe actuel, les Genevois sont suffisamment armés pour la Super League mais moins pour l’Europe.»

«Un seul point en deux matches pour une équipe qui vise le milieu du classement, ce n’est pas beaucoup. Mais si l’on observe le contenu, le LS en mériterait trois de plus. Ce départ est donc plus encourageant sur la manière que sur le plan comptable. J’ai beaucoup aimé la façon avec laquelle le LS a abordé la partie contre YB. Cela m’a surpris en bien. Pour valider cette approche différente de celle de la saison passée, il est primordial que les points arrivent vite, sinon le risque que Ludovic Magnin décide de se montrer plus prudent existe. Dans cet ordre d’idées, le derby face à Yverdon sera de la plus haute importance. Tant sur le plan comptable que psychologique, il pourrait permettre au LS de faire un grand pas dans la bonne direction. Cela dit, je ne fais pas trop de soucis: le potentiel pour figurer au milieu du tableau est là. Pour être un peu plus ambitieux – ou assurer le coup – il lui faudrait encore un bon milieu offensif – Sanches est talentueux mais encore jeune – et que Labeau retrouve très vite la forme et le chemin du but car les deux premières sorties de Sène ne m’ont pas vraiment convaincues.»

«Il faut attendre encore quelques semaines avant de voir quel est le niveau du champion de Challenge League, analyse Gabet Chapuisat. De nombreux et tardifs changements sont intervenus ces derniers temps et Marco Schällibaum a la lourde tâche de devoir amener tous ces nouveaux éléments au même degré de forme en un minimum de temps. Puis de les intégrer sur et hors du terrain. Mais ce que l’on peut déjà noter de rassurant, c’est qu’YS ne semble pas avoir perdu ce formidable état d’esprit qui lui avait permis de monter au printemps dernier. Même si YB est encore loin de sa meilleure forme, revenir par deux fois au score face aux Bernois n’est pas donné à tout le monde. Ce qui est certain, c’est que les Nord vaudois vont lutter pour le maintien mais qu’ils ne sont pas du tout condamnés à cette dernière place que beaucoup de gens leur prédisent. Avant de les juger, regardons encore ce que valent vraiment leurs dernières recrues mais dans cette lutte qui se profile, la solidité défensive sera un atout capital.»

«Après une entrée en matière compliquée face à Lugano – un adversaire loin d’être simple à jouer pour tous – le SLO a un peu rassuré à Lucerne où il n’aurait finalement pas volé un point. Comme pour YS, les Lausannois savent qu’ils devront batailler toute la saison au fond du classement. Et comme c’est un club qui tente des coups sur le marché des transferts, je lui souhaite d’avoir la même réussite que ces dernières années. Car pour l’instant, le SLO me semble inférieur à celui qui a remporté de brillante façon le barrage contre Sion. Teddy Okou n’a pas été remplacé et aucun vrai renfort n’est encore apparu sur le terrain. À mon avis, en plus de davantage de poids offensifs, il manque encore un grand défenseur central, un vrai patron, à cette équipe. Avec un ou deux vrais renforts supplémentaires et en gardant son ADN de l’an passé, le SLO peut se maintenir en Super League car Grasshopper et Winterthour ne leur sont pas supérieurs. Entre YS, SLO et les deux Zurichois, les confrontations directes et la régularité feront la différence. Voir à nouveau les trois clubs vaudois en Super League la saison prochaine n’est plus une utopie pour moi.»