FootballMarseille et Bâle, deux bêtes blessées
Marseille et Bâle, qui se rencontrent jeudi en match aller des 8es de finale de Conference League, connaissent des turbulences similaires cette saison. La «C4» tombe à pic.
![Robin Carrel Marseille](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/6195f75f-7d76-4089-b966-d055c0bb7929.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1738%2C1739&fp-x=0.5540851553509781&fp-y=0.3461759631972398&crop=focalpoint&s=462b789191e88e96f64f8445f1d271a6)
![Les fans marseillais en septembre dernier au Vélodrome lors du match contre Galatasaray. Les fans marseillais en septembre dernier au Vélodrome lors du match contre Galatasaray.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/7b9d0f43-5d2d-4fd5-ae82-10a02dc25f11.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=5c4a6c7bfba0fc7b9f3d03045fac432f)
Les fans marseillais en septembre dernier au Vélodrome lors du match contre Galatasaray.
AFPC’est la première question qu’on avait imaginé poser à Pablo Longoria, après avoir fait la demande au service de communication de l’OM de rencontrer le boss des lieux: «je suis un club avec une énorme base de fans, où la pression est permanente et qui, après avoir empilé les titres n’a plus son lustre d’antan. Je suis? Je suis…» Et là, logiquement, le président espagnol de 36 ans devait répondre «l’Olympique de Marseille» et nous, on allait lui rétorquer: «ben non, le FC Bâle!» Et là, on aurait bien rigolé tous ensemble. Sauf que le club phocéen a d’autres priorités, et sans doute pas qu’actuellement, que de parler à la presse suisse. Dommage.
Parce qu’à Marseille, on a beau être troisième de Ligue 1 et encore en lice en Coupe d’Europe – certes, la «C4» ou plutôt la consolante, comme on dit ici –, les trois derniers résultats en championnat ont d’ores et déjà fait oublier sept premiers mois plutôt réussis. Que ce soit au niveau du jeu, comme des résultats. La fronde des supporters est déjà telle, que la tête de l’entraîneur Jorge Sampaoli a été réclamée dimanche dernier, après un nouveau résultat négatif enregistré au Vélodrome (0-1), un endroit où l’OM n’arrive plus à percer les murailles adverses.
«C’est clair que notre situation est un peu délicate. On est un peu moins bien en ce moment, a expliqué le défenseur William Saliba, en conférence de presse d’avant match. Mais dans le vestiaire, on reste positif car ce n’est pas la fin du monde non plus. On essaie de tout faire pour retrouver le niveau que l’on avait plus tôt dans la saison. Je pense que ça va revenir, avec beaucoup d’envie et de travail. On a hâte de retrouver le goût de la victoire. Nous avons perdu dimanche à domicile et on a la chance de pouvoir vite se rattraper en rejouant au Vélodrome.»
À Bâle, on a bientôt tout changé en quelques mois et tout ne roule pas forcément mieux. À l’instar de l’OM, le FCB court après son lustre d’antan, qui date quant à lui d’un peu moins longtemps. Les actionnaires ont changé, les joueurs ont bientôt tous changé, l’entraîneur a été remplacé il y a peu et tout le monde, dans la cité rhénane, à son avis sur la question. Les derniers développements ont même fini par faire sortir Granit Xhaka, l’enfant prodige, de sa réserve sur les réseaux sociaux. Et Roger Federer alors, me direz-vous? Il n’a même pas donné son avis sur la guerre en Ukraine, alors à propos de son club de football de cœur, vous pensez bien…
«Ce n’est pas le jour de parler philosophie de jeu. Malheureusement, on n’en a pas le temps!»
«Ce n’est pas le jour de parler philosophie de jeu. Malheureusement, on n’en a pas le temps!, a lâché de son côté Guille Abascal, le nouveau coach bâlois, qui avait côtoyé un certain Jorge Sampaoli, il y a six ans, lorsque les deux hommes coachaient le FC Séville à des niveaux différents. On devra juste montrer notre caractère, prouver qu’on peut régater dans ce genre de parties importantes. Ce sera un grand match pour nous, dans un grand stade. Plus tard, on pourra parler philo. Mais là… Je voudrais dire à Jorge que des mauvais moments comme ceux qu’on vit peuvent ouvrir vers de grandes opportunités.»
Là où les deux équipes – qui ne sont pas loin d’être les plus populaires dans leur pays respectif – se rejoignent encore, c’est aussi au moment de se sublimer sur la scène internationale. Marseille a bâti une bonne partie de sa réputation sur ses parcours continentaux, même si l’OM n’a connu le Graal sous la forme de la Coupe aux grandes oreilles rapportée sur le Vieux Port qu’une fois, en 1993. Le FC Bâle, lui, a souvent fait la nique aux gros clubs du continent en Champions League et dès le début de saison, cette «C4» faisait partie de ses objectifs avoués. Et puisque la Super League est classée, il n’a plus que cette compétition pour briller un peu et redonner quelques couleurs à ses supporters.
Deux bêtes blessées vont ainsi s’affronter. Reste à voir qui a le plus faim, même si les supporters marseillais semblent un peu repus. Car le Vélodrome devrait sonner creux jeudi soir, à tel point que la boutique du club offrait deux places gratuites si un client y dépensait plus de 130 euros en produits dérivés… Au pire, les Bâlois assureront l’ambiance, eux qui ne craignent personne en Europe à ce niveau-là non plus.