Saut à skis - Un superbe Killian Peier, dans le cœur du réacteur du Covid

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Saut à skisUn superbe Killian Peier, dans le cœur du réacteur du Covid

Les organisateurs des concours d'Engelberg ont réussi à accueillir du public. Pas mal pour un canton où une personne sur 35 a le Covid! Et Killian Peier nous y a fait rêver.

Robin Carrel Engelberg
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Robin Carrel Engelberg

Je l'avais déjà dit dans la «Brasserie du Mardi» de la semaine dernière: le saut à skis est une des trois meilleures choses dans la vie, aux côtés du football et du cyclisme. Alors que les Obwaldiens aient réussi à organiser le concours de Coupe du monde d'Engelberg est une bien belle chose. N'en déplaise aux sonneurs de cloche passés samedi avant d'aller manifester à Berne et mécontents que l'événement n'ait accueilli que les gens en mode 2G sur le QR Code de leur smartphone.

En même temps, ces «sonnés» étaient juste passés pour la photo, alimenter leurs réseaux sociaux et la garde-robe d'Ueli Maurer, car ils n'ont même pas pris le temps de regarder les seules épreuves de saut qui se déroulent en Suisse chaque année et c'est bien dommage. Car Killian Peier y a réussi sans doute le meilleur week-end de sa carrière (deux fois quatrième) et il s'en est fallu de peu qu'il revisite l'histoire suisse de la discipline.

Parce que oui, j'avais un peu préparé l'affaire, tout optimiste que je suis. Dernier podium suisse en Coupe du monde: Peier à Nizhny Tagil (Rus), le 8 décembre 2019. Dernière victoire suisse en Coupe du monde: Simon Ammann à Ruka (Fin), le 20 novembre 2014. J'ai failli utiliser les deux statistiques pour mes papiers et on a vibré dans le froid d'Engelberg jusqu'au bout, dimanche, où le Vaudois avait dominé la première manche de peu, avant d'être bouté de tout aussi peu du podium après la manche finale.

En même temps, ce n'était pas une très mauvaise nouvelle que le Suisse ne soit pas si vite récompensé de ses incroyables efforts pour se remettre d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, subie en octobre 2020. Comme ça, malgré sa grosse ration de chocolat après deux quatrièmes places, il aura encore faim pour les extraordinaires objectifs qui se présentent devant lui pour les prochaines semaines. Tournée, JO... S'il a gardé des podiums pour ces dates là, nous on prend.

En passant, ce qui est génial avec ces sauteurs, c'est qu'ils ont du recul très vite après les compétitions. Ils en ont même souvent... avant. Ecouter Simon Ammann ou Killian Peier en interview donne au journaliste une leçon à chaque fois. Bon, le monde du saut à skis est vraiment très éloigné des autres sports, c'est vrai. Et avoir l'opportunité de leur parler 10, 15, 20 minutes en conférence de presse ou dans l'aire d'arrivée aide à la compréhension de leur métier. Mais quel bien ça fait.

En plus, Peier tente souvent des vannes qui semblent bien éloignées des privations qui le suivent tout au long de l'année. La pression? Tel Timea Bacsinszky, il essaie de la «boire». Finir deux fois «chocolat» lors des épreuves d'Engelberg? «En tant que sauteur à skis, on a tout le temps faim, de toute façon! Ça ne change pas grand-chose.» Comment voulez-vous ne pas l'aimer?

Ah pis pour le truc de l'endroit en Europe où l'incidence du Covid est une des plus hautes d'Europe, je vous réponds dans un ou deux auto-tests... Parce qu’ici, tout marche comme ailleurs tout de même, surtout les pubs irlandais et les tentes VIP.

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