Formule 1: Le week-end noir de Carlos Sainz

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Formule 1Le week-end noir de Carlos Sainz

Le GP de Las Vegas s’est finalement conclu sur une des plus belles courses de la saison. Mais pas pour l’Espagnol.

Luc Domenjoz Las Vegas
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Luc Domenjoz Las Vegas

Égout et dégoût

On peut dire qu’il n’a pas eu de chance. Jeudi, au cours de la toute première séance d’essais, juste après le premier passage d’une monoplace, celle d’Alex Albon, une bouche d’égout s’est soulevée de son socle en pleine ligne droite du «Strip», la principale avenue de Las Vegas.

Les commissaires de piste ont repéré le problème. Ils ont sorti un drapeau jaune à cet endroit, mais il fallut une bonne minute avant que la direction de course n’interrompe ces premiers essais au drapeau rouge.

Trop tard pour Carlos Sainz et Esteban Ocon, qui sont passés sur la bouche d’égout en question. La Ferrari de l’Espagnol a été sérieusement abîmée: l’effet de sol des monoplaces 2023, en pleine ligne droite, créé un vide sous les voitures qui exerce une force de succion de plus d’une tonne sur la piste. En l’occurrence, les bouches d’égout avaient été spécialement renforcées pour faire face au problème, mais c’est le béton les entourant qui s’est arraché!

La Ferrari de Carlos Sainz a subi de gros dégâts: le fond était endommagé, la boîte de vitesses était endommagée, une des batteries était touchée et le moteur était mort! L’Alpine d’Esteban Ocon a subi moins de dégâts.

Injustice

Du coup, le moteur de la Ferrari dut être changé, ce qui a valu à l’Espagnol dix places de pénalité. Injuste? Bien sûr. Même les commissaires du Grand Prix l’ont reconnu, ajoutant qu’ils n’avaient pas de marge de manœuvre pour éviter cette pénalité.

Après la course, Frédéric Vasseur, le patron de la Scuderia, disait vouloir négocier avec Liberty Media, organisateur du Grand Prix, pour essayer de se faire rembourser le coût des réparations – un nouveau châssis doit ainsi être envoyé à Abu Dhabi, pour le Grand Prix du week-end prochain, ce qui entraîne aussi des frais supplémentaires.

Qualifié deuxième, Carlos Sainz est donc parti de la douzième place au lieu de la première ligne. Ce qui le mettait de franche mauvaise humeur: «Oui, je suis absolument furieux. J’essaie de faire bonne figure et de ne pas le montrer, mais je suis très en colère», commentait-il avant la course.

De l’huile sur la piste

Son calvaire n’était pas tout à fait terminé: 90 minutes avant le départ, la traditionnelle  parade des pilotes» s’est déroulée sur des voitures anciennes, conduites par leurs propriétaires.

Le problème, c’est que la voiture qui devait emmener Oscar Piastri a été victime d’une grosse fuite d’huile – obligeant le pilote australien à effectuer le tour de parade dans la même voiture que celle de son coéquipier Lando Norris.

Cette huile s’est déposée sur la grille de départ, du côté du mur… juste devant la douzième place de grille de Carlos Sainz! Avant le départ, les commissaires de piste ont bien essayé de nettoyer l’huile avec du ciment, mais sans qu’ils n’arrivent à tout enlever.

Résultat: au moment du départ, Carlos Sainz a patiné sur ces traces d’huile, qui s’est déposée sur ses gommes. Au premier virage, l’Espagnol n’est pas arrivé à tourner et a embouti la Mercedes de Lewis Hamilton – sans trop de dégâts.

Mais évidemment, cet incident n’a guère arrangé l’humeur du pilote espagnol, qui a terminé sixième – après avoir gagné une place suite aux cinq secondes de pénalité de George Russell.

«Ça n’est vraiment pas correct, cette histoire d’huile, tonnait Carlos Sainz après la course. Déjà, je partais du côté sale de la piste, mais cette huile m’a aussi coûté ma sortie du premier virage. C’est inacceptable de la part de la FIA (la Fédération Internationale de l’Automobile) de laisser une chose pareille se produire.»

Ce n’était donc décidément pas le week-end de Carlos Sainz, qui, sinon, aurait pu viser le podium à Las Vegas. Heureusement pour lui, le dernier Grand Prix de la saison se jouera le week-end prochain déjà, il n’aura guère de temps de ruminer ce qui lui est arrivé dans le Nevada.

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