Le vaccin atténue les symptômes du Covid long

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CoronavirusLe vaccin atténue les symptômes du Covid long

Une large étude menée à Genève montre que les symptômes qui durent après une infection disparaissent ou diminuent dans 35% des cas suite à la vaccination.

M.P./comm
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Les personnes interrogées dans l’étude ont été vaccinées après avoir été infectées, ce qui permet de constater l’effet du vaccin sur le Covid long.

Les personnes interrogées dans l’étude ont été vaccinées après avoir été infectées, ce qui permet de constater l’effet du vaccin sur le Covid long.

Getty Images/iStockphoto

Afin de déterminer quels effets a la vaccination sur les symptômes du Covid long, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l’Université de Genève (UNIGE) ont mené l’une des plus vastes études du genre. Un questionnaire a été envoyé entre le 23 avril et le 27 juillet 2021 à des personnes ayant été déclarées positives au coronavirus pour connaître à la fois leurs symptômes et leur statut vaccinal.

Il faut savoir que plus d’une personne infectée sur huit développe des symptômes persistants, ce que l’on nomme Covid long. Sur les 2094 personnes ayant répondu à l’enquête, 1596 ont fait part de symptômes apparus après leur infection. Les symptômes retenus par l’étude sont la fatigue, les difficultés de concentration ou les pertes de mémoire, les pertes ou modifications de l’odorat, du goût, les essoufflements et les maux de tête. «Ces six symptômes ont été déterminés sur la base d’études antérieures et de notre connaissance actuelle de la maladie», précise la doctoresse Mayssam Nehme, cheffe de clinique au Service de médecine de premier recours des HUG.

Effet sur des symptômes déjà existants

Cette étude, parue dans le «Journal of General Internal Medecine» présente la particularité d’avoir affaire à des personnes qui ont été vaccinées après une infection et l’apparition des symptômes. Ceci parce que, au vu des dates de l’enquête, la vaccination n’était encore pas disponible lorsqu’elles ont été infectées. Ainsi. les personnes ont répondu à l’enquête en moyenne 250 jours après leur infection et 40 jours après leur vaccination. On a donc pu constater l’effet du vaccin sur un mal déjà existant, alors que d’autres études ont montré, elles, que le vaccin administré avant une infection diminuait le risque de voir apparaître ces symptômes du Covid long.

Après la vaccination, 30% des personnes participant à l’étude genevoise ont rapporté une disparition des symptômes et 5% une amélioration de leur état. Un autre tiers n’a pas noté de changements et une minorité, environ 3%, a évoqué une aggravation des symptômes. L’amélioration ou l’aggravation des symptômes est survenue dans les cinq jours suivant la vaccination. En comparaison avec les personnes non vaccinées, l’étude montre que les personnes vaccinées (une ou deux doses) ont 28% moins de risque d’avoir encore des symptômes persistants après la vaccination.

Meilleur effet après deux doses

47% des personnes ayant participé à l’étude étaient vaccinées, 27% ayant reçu une dose et 20% deux doses. Les améliorations constatées étaient une diminution du nombre de personnes présentant un ou plusieurs des six symptômes post-Covid, quel que soit le nombre de doses, mais avec un effet plus marqué après deux doses. La double vaccination est particulièrement associée à la diminution de la gêne respiratoire, à la modification du goût ainsi qu’à une diminution de tous les symptômes et pas uniquement des six sélectionnés pour l’étude. Dans le monde, ce ne sont en effet pas moins d’une centaine de symptômes différents qui ont été associés au Covid long, ce qui montre la complexité de cette maladie,

Cette étude genevoise corrobore les résultats d’autres recherches internationales. «Une étude à plus petite échelle rapporte une amélioration dans 57% des cas post-vaccination. Une autre a montré que 120 jours après la vaccination, la gravité des symptômes était réduite», précise le Pr  Idris Guessous, médecin-chef du Service de premier recours des HUG et professeur associé au Département de santé et médecine communautaires de la Faculté de médecine de l’UNIGE. Il tient à relever que même si l’étude genevoise est à ce jour l’une des plus importantes au niveau du nombre de personnes, elle manque encore de puissance statistique, notamment concernant le nombre de doses de vaccin. «Malgré ces limites, elle suggère que la vaccination améliore les séquelles post-Covid», conclut-il.

Pour les personnes qui souffrent de Covid long, l’équipe de recherches a créé une plateforme d’information, Rafael, qui les oriente dans le réseau de soins en fonction de leurs maux.

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