Union européenneUn secrétaire général nommé sur fond de critiques au Parlement européen
L’Italien Alessandro Chiocchetti a été nommé lundi secrétaire général du Parlement européen, à l’issue d’un processus de désignation opaque.
La direction du Parlement européen a nommé lundi soir son nouveau secrétaire général, un poste administratif stratégique dans le fonctionnement de l’institution, à l’issue d’un processus de désignation critiqué pour son manque de transparence.
Organe de direction de l’institution européenne, rassemblant la présidente et les quatorze vice-présidents, «le bureau du Parlement européen a nommé Alessandro Chiocchetti comme nouveau secrétaire général de l’institution» avec une prise de fonction au 1er janvier, a annoncé le Parlement européen dans un communiqué.
Âgé de 53 ans, l’Italien Alessandro Chiocchetti était le chef de cabinet de la présidente du Parlement européen Roberta Metsola (PPE, droite) depuis son élection en janvier. Cette décision a été prise à Strasbourg lors d’une réunion non publique. La liste des candidats à ce poste administratif le plus important du Parlement européen n’a pas été publiée en amont et la procédure pour départager les candidats non plus.
«Procédure accélérée injustifiée»
«La procédure autorise les membres du bureau à entendre quatre candidats différents et à leur poser des questions», a expliqué lundi soir le Parlement, ajoutant que la nomination a eu lieu «à une très large majorité» et «après de longues délibérations».
La nomination du secrétaire général précédent, l’Allemand Klaus Welle, qui était en poste depuis 2009, avait déjà été accusée d’une grande opacité. Son départ, sur fond de tractations entre groupes politiques après les élections de mi-mandat, avait été annoncé en juin.
«Il s’agit d’une procédure accélérée injustifiée qui nuit gravement à l’image de l’institution, alors qu’il y a suffisamment de temps pour remplacer l’actuel secrétaire général jusqu’à la fin de l’année», a critiqué l’Espagnole Iratxe Garcia Perez, présidente du groupe S&D (gauche), deuxième force politique du Parlement européen, derrière le PPE.
«Améliorer la transparence»
Dans une lettre ouverte aux membres du bureau, l’ONG anticorruption Transparency international leur réclamait vendredi «de prendre des mesures urgentes pour améliorer la transparence et l’intégrité des procédures de recrutement du Parlement européen».
En 2018, la nomination de l’Allemand Martin Selmayr, alors chef de cabinet de l’ancien président de la Commission Jean-Claude Juncker, au poste de secrétaire général de la Commission européenne, un an avant les élections européennes, avait déjà déclenché une polémique.