Argovie: Elle justifie sa fuite par une diarrhée, mais ça coince au tribunal

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ArgovieElle justifie sa fuite par une diarrhée, mais ça coince au tribunal

Une femme a été condamnée pour ne pas s’être annoncée à la police après avoir provoqué un accident de la route. Elle avait pourtant une défense solide.

Les tribunaux ne se montrent pas compréhensifs face aux déboires digestifs de certains automobilistes.

Les tribunaux ne se montrent pas compréhensifs face aux déboires digestifs de certains automobilistes.

20min/Marco Zangger

Une accumulation de malchances n’a pas suffi à absoudre une Argovienne de son méfait. Sous traitement médical, la jeune femme, au volant de sa voiture, n’a pu se retenir de gratter sa jambe qui la démangeait fort. Elle a dévié de sa trajectoire et percuté deux poteaux près d’un arrêt de bus. Malgré les dégâts – sa plaque d’immatriculation étant notamment tombée sur la chaussée –, elle s’en est allée sans s’annoncer à la police.

Elle vient de s’expliquer au tribunal, comme le raconte l’«Aargauer Zeitung». Si elle ne s’est pas présentée, c’est parce que son traitement médical provoquait de fortes diarrhées. La trentenaire a dit qu’elle était dans une situation inconfortable: «Ça coulait le long de mes jambes, c’était horrible, j’étais terriblement gênée et ne pouvais pas aller à la police comme ça», a-t-elle expliqué.

Urgence ne rime pas avec clémence

Mais le tribunal a eu des doutes. Pourquoi, alors, ne s’est-elle pas signalée après être rentrée chez elle se doucher et se changer? Problème de téléphone et de wifi, a dit la femme. Et le lendemain matin? Trop de séances au travail, a-t-elle tenté. Ce n’est que le lendemain après-midi qu’elle s’est présentée… après que la police l’a contactée, puisqu’elle avait retrouvé la plaque d’immatriculation sur les lieux.

Elle vient d’être condamnée à 90 jours-amende à 130 francs et à une amende de 3500 francs. Outre le délit de fuite, le fait qu’elle ait ainsi empêché un test d’alcoolémie lui a été reproché, tout comme d’avoir continué à conduire un véhicule trop endommagé. Enfin, le grattage de jambe a été retenu comme un geste ayant provoqué la non-maîtrise du véhicule.

L’urgence n’excuse rien

La question de la diarrhée s’est déjà invitée jusqu’à la plus haute instance juridique du pays. En 2019, un Suisse roulait en Allemagne quand il a été pris d’une urgence intestinale, comme l’a raconté «Watson». Il a foncé pour trouver un lieu d’aisance et a été flashé. Outre l’amende en Allemagne, son permis lui a été retiré dans son canton de résidence. Il a contesté jusqu’au Tribunal fédéral. Celui-ci, bien que reconnaissant que la situation était «inconfortable», a jugé qu’elle ne justifiait «en aucun cas» un excès de vitesse. Au contraire, une poussée fécale nécessite de se focaliser sur la route encore plus fort et de ne pas trop pousser sur l’accélérateur.

(ywe)

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