Opération militaireLa Turquie a visé une base russe en Syrie
Depuis dimanche, l’opération «Griffe Épée», menée par la Turquie en réaction à un attentat à Ankara, se poursuit dans le nord de l’Irak et en Syrie.
Près de 500 cibles ont été visées par l’aviation et l’artillerie turques, dans le nord de l’Irak et de la Syrie, depuis dimanche, a affirmé mercredi, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar. «471 cibles ont été visées et 254 terroristes neutralisés jusqu’à présent» dans le cadre d’une opération contre des positions de combattants kurdes, a détaillé le ministre.
La Turquie a lancé dimanche l’opération «Griffe Épée», une série de raids aériens suivis depuis par des tirs d’artillerie soutenus contre des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG).
Une base russe visée en Syrie
Un combattant kurde a été tué et trois autres blessés, mercredi, dans un bombardement turc mené à l’aide d’un drone contre une base russe dans le nord-est de la Syrie, a indiqué à l’AFP un responsable des forces kurdes. Les victimes sont des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition dominée par les Kurdes) déployés dans la base russe, a précisé le responsable des FDS, Farhad Chami. La frappe intervient alors que la Turquie mène depuis dimanche, une série de raids aériens contre les combattants kurdes en Syrie et en Irak.
La Turquie est «déterminée plus que jamais» à protéger sa frontière avec la Syrie des combattants kurdes, a déclaré mercredi le président Recep Tayyip Erdogan. «Notre opération avec nos avions, nos canons et nos drones n’est que le début.(…) nous allons poursuivre nos opérations aériennes sans interruption et nous entrerons sur le terrain des terroristes au moment qui nous semblera opportun», a poursuivi Recep Tayyip Erdogan, lors d’un discours à l’Assemblée.
Attentat à Ankara
Ankara accuse ces deux mouvements – qui ont démenti – d’avoir commandité l’attentat qui a fait six morts et 81 blessés le 13 novembre, à Istanbul, et menace de lancer une opération terrestre, dans le nord de la Syrie pour protéger sa frontière sud. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ONG indépendante basée à Londres, et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, ces frappes ont fait une quarantaine de morts.
Mardi soir, des bombardements de l’artillerie turque se concentraient notamment sur la ville emblématique de Kobané, bastion des YPG repris en 2015, aux jihadistes du groupe État islamique avec le soutien occidental, selon l’OSDH.