Football – Quand Thibault Corbaz fait basculer Winterthour dans l’ivresse

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FootballQuand Thibault Corbaz fait basculer Winterthour dans l’ivresse

Poussés par 7600 spectateurs (record de la saison), le club le plus populaire de Challenge League a remporté le choc au sommet vendredi contre Aarau (4-2). Grâce à un but de son milieu vaudois, qui raconte.

Florian Vaney
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Florian Vaney
La joie de Thibault Corbaz.

La joie de Thibault Corbaz.

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«À Schaffhouse fin février, ils ont rempli le bloc visiteur. Ils nous ont fait sentir que le vrai derby pour Winterthour, c’est ça. Je ne sais pas combien ils étaient. Pour nous voir perdre en plus (ndlr: 3-2). Il n’y a pas eu une critique à notre égard, rien. Comme quand on traverse des phases plus compliquées: ils sont là, juste derrière nous, et nous poussent.» L’hommage vient de Thibault Corbaz,  destination les supporters de son équipe. Comme une communion entre les deux, qui s’est encore renforcée vendredi soir.

Le cadre d’abord. Winterthour reçoit Aarau, pour ce qui constitue depuis plusieurs années un classique de Challenge League, l’affrontement le plus populaire de la deuxième division. Le record d’affluence de la saison explose. 7’600 personnes envahissent la Schützenwiese, tandis qu’ils sont à peine plus de 700 au même moment pour assister à Schaffhouse – Yverdon. L’ambiance est électrique, elle monte de plusieurs crans quand le tableau d’affichage affiche 2-2 après 24 minutes.

Il faut un vainqueur, et c’est là que Thibault Corbaz intervient. Il tacle un ballon qui traine, le propulse au fond des filets et «Winti» goûte à l’ivresse à deux minutes du terme. Si bien qu’une bière traverse la tribune jusqu’à tomber sur l’un des deux arbitres assistants. Un événement qui finira par pousser Aarau à poser protêt, révèle Blick. «C’était une scène assez surréaliste, oui. Mais je n’ai pas tout vu, commente le héros du soir. Je ne sais pas si on peut dire que c’était de la Super League, peut-être pas. Mais on a vécu un très gros match.»

Le genre de choc au sommet qui bascule pour un rien et qui peut tout changer. Les leaders argoviens paraissaient intouchables, ils viennent de perdre deux fois. Winterthour n’avait jamais vu la lumière à la Pontaise il y a une semaine, les voici sur un nuage. «Quand je dis qu’on a réussi quelque chose de grand vendredi, c’est sans arrogance. J’ai traversé suffisamment de choses dans le football pour savoir qu’une victoire comme celle-ci ne nous donnera pas un but d’avance au coup d’envoi de notre prochain match», nuance le Vaudois.

L’entier de cette saison irrationnelle de Challenge League ne saurait que lui donner raison. Les favoris n’en sont vraiment qu’un jour sur deux, les surprises se dressent puis disparaissent, ou restent. «De notre côté, on court après notre constance du premier tour, notamment défensive», souffle Thibault Corbaz.

Le contraste avec ses derniers mois en rouge et noir

Au bout du chemin pourtant, une écurie s’en ira batailler en Super League, une autre aura droit à sa chance en passant par un barrage. Comme tant d’autre, Winterthour est un candidat crédible. Et l’attente ne fait qu’accroitre la ferveur populaire: les Zurichois n’ont plus touché à la première division depuis 1985. «Ce qu’il se passe en coulisses, au niveau de la licence, je ne sais pas. Mais dans le vestiaire, on parle d’enchaîner les victoires, de finir tout en haut, bien sûr.» Le sommet n’est qu’à deux points.

La carte postale contraste avec les derniers mois du Vaudois à Neuchâtel Xamax. De la spirale négative qui ne s’est arrêtée qu’au tout dernier match de la saison dernière. «C’était dur, oui. Mais même tout ça n’effacera jamais les cinq années que j’ai passées là-bas. Les deux saisons pour monter en Super League, puis les deux suivantes en Super League, justement. Je souhaitais rester, le club voulait que ça s’arrête, Winterthour était intéressé depuis quelque temps: c’est le football. Mais au moins, je pourrais dire que j’ai vécu quelque chose d’intense.» Une fois. Ou deux suivant la tournure que prennent les prochaines semaines.

88e minute vendredi soir.

88e minute vendredi soir.

Laudio Thoma/freshfocus

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