FootballRaphaël Nuzzolo: «Je suis plus utile sur le terrain que sur le banc»
Buteur à Aarau la semaine dernière, l’emblématique attaquant de Xamax reprend de l’importance. Un retour en grâce dont il se réjouit avant la réception de Schaffhouse (19h30).
- par
- Brice Cheneval
Trois mois qu’on ne l’avait plus aperçu sur le terrain au coup d’envoi d’un match de Challenge League. Vendredi dernier à Aarau (1-1), Raphaël Nuzzolo (38 ans) a fêté sa première titularisation depuis le 29 octobre et la réception de Winterthour. Date, également, de son dernier but en championnat. En Argovie, l’emblématique attaquant de Neuchâtel Xamax a retrouvé le chemin des filets.
Son pénalty transformé dès la 5e minute n’a pas suffi pour permettre à son équipe de l’emporter mais il marque le retour au premier plan du doyen du vestiaire. Cantonné à un rôle de joker de luxe en première partie de saison, Nuzzolo est amené à reprendre du galon suite aux départs de Louis Mafouta et Maren Haile-Selassie à la trêve. Avant la réception de Schaffhouse ce vendredi (19h30), il s’est exprimé sur cette période charnière pour Xamax et lui-même.
Raphaël, vous avez mis fin la semaine dernière à une disette de trois mois sans débuter un match. Qu’avez-vous ressenti?
Franchement, je n’ai pas vu le temps passer. Je n’y ai pas tellement fait attention. Les 5 derniers matches avant la trêve, j’étais diminué par une blessure au mollet donc je ne pouvais pas commencer. D’autre part, au premier tour, ça m’est arrivé plusieurs fois de rentrer à la mi-temps et on a plutôt obtenu de bons résultats en procédant ainsi, donc j’accordais moins d’importance à un statut de titulaire. Après bien sûr, ça fait plaisir de jouer à nouveau 90 minutes. Physiquement, je me sens bien. Je suis content d’aider l’équipe un peu plus que lors des derniers matches.
Avec le recul, quel bilan dressez-vous de ce match de reprise à Aarau?
On a bien commencé, on marque tôt. Sur la première mi-temps, on ne méritait pas forcément de mener. Et en deuxième, on a mieux su gérer les offensives d’Aarau mais on prend ce but bête. C’est frustrant d’être reparti avec un nul mais sur l’ensemble du match, c’est logique et bon à prendre. Qui plus est sur un terrain réputé difficile, contre une équipe qui joue le haut du classement. C’est un bon point pour commencer l’année et analyser ce qu’on doit améliorer.
Vous retrouvez un rôle plus important après les transferts de Louis Mafouta et Maren Haile-Selassie. Comment l’accueillez-vous?
J’ai eu l’habitude de prendre des responsabilités, c’est aussi ce que j’aime. Au début du championnat, c’était bien que je puisse aider l’équipe en cours de match car on avait énormément de solutions. L’effectif n’est plus le même. Actuellement, je suis plus utile sur le terrain que sur le banc. Ce n’est plus aussi important pour moi de jouer tous les matches mais sur le deuxième tour, j’ai envie de prendre du plaisir et jouer le plus de minutes possibles. Ça me motive.
Qu’avez-vous travaillé pendant la préparation?
Quelques fois, tu es inconstant d’un match à l’autre. Nous, lors de la première partie de saison, on l’a été sur de gros blocs. On a essayé d’analyser pourquoi ça s'était produit et on a travaillé dans un nouveau dispositif (ndlr: 4-4-2 en losange), en raison aussi des changements intervenus dans l’effectif. Au premier tour, on a beaucoup varié les systèmes. Là, on essaye de prendre nos marques dans ce 4-4-2. On est capable d’élever encore un peu le niveau. Si on arrive à régler les petites choses qu’on a mal faites à Aarau, c’est un système qui peut être très intéressant vu la physionomie du contingent actuel.
Quelle analyse faites-vous du 4-4-2 en losange?
C’est un système qu’on utilisait beaucoup quand j’étais en formation. L’ASF appliquait les directives de Roy Hodgson, alors sélectionneur de l’équipe nationale. Offensivement, le 4-4-2 en losange amène énormément de solutions. Avec deux attaquants, tu peux un peu moins laisser le ballon aux défenseurs adverses et mettre un peu plus de pression. Défensivement, cela demande de réfléchir car quand tu joues contre des équipes avec un milieu à 3, tu te retrouves en infériorité dans cette zone. Avec notre effectif et le travail qu’on a réalisé depuis 3 semaines, si on arrive à mettre en pratique contre Schaffhouse ce qu’on a analysé contre Aarau et prendre ce qu’on a fait de bien en préparation, je pense que ça peut donner un résultat intéressant.
L’idée est de vous stabiliser dans ce schéma tout au long du deuxième tour?
Oui, c'est d’établir un cadre où tout le monde a ses marques et reste le même d’un match à l’autre. Les saisons où j’ai eu les meilleurs résultats, c’est quand chacun savait exactement ce qu’il avait à faire et maîtrisait le système avec ses avantages et ses inconvénients. Je trouve que c’est intéressant de travailler sur quelque chose d’un peu plus stable.
Après un mois d’essai, quelles impressions vous laisse cette nouvelle animation?
Face à Bâle et Thoune en amicaux, malgré les défaites (ndlr: 1-3 à chaque fois), on a fourni de bonnes phases de jeu. Contre Thoune, c’était très intéressant offensivement. Contre Bâle, on voulait voir si on arriverait à tenir contre l’une des meilleures équipes du pays et on l’a très bien fait. On n’a pas été mis en difficulté plus que ça dans le jeu et on prend deux penalties. La première mi-temps à Aarau ne reflétait pas ce qu’on a produit pendant la préparation.
À eux deux, Mafouta et Haile-Selassie ont inscrit près de la moitié des buts de Xamax sur le premier tour. Comment compenser collectivement leur perte?
Cette statistique a peu de valeur si elle est compensée par les valeurs de groupe. Chaque départ amène un changement d’équilibre. Ce sont des situations que j’ai beaucoup vécues. Je pense qu’on a la qualité pour pallier ces deux départs. D’autres joueurs vont pouvoir s'exprimer. Je ne me fais pas trop de souci car une équipe arrive toujours à marquer. Même les petites. Tu as toujours des occasions dans un match.
Avec la relégation annoncée de Kriens et donc un contexte moins stressant, quelles ambitions nourrissez-vous pour ce deuxième tour?
Il faut vraiment y aller match après match car le championnat est tellement serré que tu peux gagner deux rencontres et tout à coup descendre au classement. Dans un premier temps, on doit quitter cette 9e place qui ne nous satisfait pas. On a une marge suffisante par rapport à Kriens (ndlr: 19 points) pour jouer un peu plus relâché. On a envie de grimper au classement car un club comme Xamax ne doit tout simplement pas être 9e. L’objectif du club, cette saison, est de se stabiliser au milieu du classement.