Affaire NgonoElle propose de lancer une opération Papyrus en Valais
Après la suspension de l’expulsion d’une aide-soignante camerounaise dans le Bas-Valais, la députée du Centre Françoise Métrailler propose que son canton s’inspire de Genève pour régulariser certains cas.
- par
- Eric Felley
L’annonce en début de semaine de l’expulsion d’une aide-soignante camerounaise, qui travaillait depuis 11 ans dans un EMS de Collombey-Muraz (VS), a suscité une vague de soutien inédite en Valais, ainsi que pas mal d’incompréhension sur les décisions des autorités cantonales de renvoyer Nathalie Ngono et son jeune fils de 6 ans. Les autorités valaisannes ont aussitôt corrigé le tir en suspendant son renvoi prévu pour ce dimanche 1er mai.
Pour la députée valaisanne du Centre, Françoise Métrailler, cet épisode doit être l’occasion de lancer une action plus large sur la régularisation de certaines personnes dans le canton: «Alors que la décision finale concernant l’autorisation de séjour de Mme Ngono n’est pas encore connue, écrit-elle dans la lettre d’information du parti du Centre du Valais romand, ce cas particulier doit nous interpeller sur le sort des personnes en situation irrégulière, mais intégrées dans notre canton et au bénéfice d’un emploi».
Lutter contre le travail au noir et normaliser
Elle en appelle à traiter cette situation d’une manière globale: «C’est ce qu’a fait le conseiller d’État Pierre Maudet à Genève avec l’opération Papyrus». Elle s’en remet au site de l’État de Genève qui en fait un bilan positif: «Lancée en 2017, cette opération affichait une double ambition: assainir les secteurs de l’économie particulièrement touchés par le travail au noir et normaliser le statut de séjour d’un groupe précis de migrants sans papier selon des critères stricts».
1846 personnes régularisées à Genève
À Genève, l’opération Papyrus a pris fin le 31 décembre 2018. Grâce à cet appel, qui concernait en particulier le secteur de l’économie domestique, «1846 personnes ont pu régulariser leur situation. 365 familles, dont 566 parents et 610 enfants, 14 couples sans enfants et 642 célibataires ont obtenu une autorisation de séjour», peut-on lire sur le site de l’État de Genève.
Des critères précis pour y avoir droit
Depuis le 1er janvier 2019, ce canton a défini des critères de régularisation des conditions de séjour des étrangers sans papiers: une durée de séjour de 5 ans pour les familles avec enfant scolarisé, une durée de 10 ans pour les célibataires et couples sans enfants. Le requérant doit également prouver une intégration réussie, un niveau de connaissance linguistique, une absence de condamnations pénales ou de condamnations répétées pour séjour illégal et enfin une indépendance financière et une absence de dette.