FootballZlatan Ibrahimovic face à son dernier grand défi
Ce mardi soir, en Pologne, le géant suédois aura une ultime occasion d’enfin pouvoir réussir à marquer l’histoire de la Coupe du monde.
- par
- André Boschetti
A part cette Ligue des champions qui se refuse à lui depuis une vingtaine d’années, Zlatan Ibrahimovic a tout gagné en clubs. A 40 ans, il est même en passe d’emmener l’AC Milan vers son premier titre de champion d’Italie après onze longues années de disette. Pour résumer le succès qu’il a rencontré partout où il est passé, il suffit d’ajouter qu’à l’exception de l’exercice 2011-2012, les équipes dans lesquelles a évolué le Suédois entre 2004 et 2016 ont, chaque année, gagné le titre! Un record de douze sacres nationaux en treize saisons, établi avec six clubs différents (Ajax, Juventus, Inter, Barcelone, Milan et PSG), qui n’est pas prêt d’être battu ni même approché.
253 minutes, zéro but en Coupe du monde
Son bilan est en revanche beaucoup plus maigre avec l’équipe nationale. Malgré ses 62 buts inscrits en 120 sélections, Zlatan Ibrahimovic n’a jamais réussi à ramener la Suède vers ces sommets auxquels tout un pays aspire depuis cette mémorable finale de Coupe du monde 1958, perdue contre le Brésil de Pelé, ou la brillante troisième place acquise lors de la World Cup 1994. Si celui qui est incontestablement l’un des tout meilleurs joueurs de ce siècle a quand même pu disputer quatre phases finales de l’Euro entre 2004 et 2016 (six buts en 13 matches) - mais avec une seule qualification pour les quarts (défaite aux tirs au but contre les Pays-Bas en 2004) à la clé -, sa relation avec la Coupe du monde a jusque-là été aussi brève que discrète.
Ses deux seules participations à la plus prestigieuses des compétitions remontent en effet à 2002 et 2006. En Corée et au Japon, Zlatan découvrait tout juste, à 19 ans, le très haut niveau. Aligné deux petites minutes seulement contre l’Argentine lors de la phase de poule, il avait ensuite joué les 44 dernières minutes de ce huitième de finale qui avait vu le Sénégal l’emporter en prolongation contre la Suède.
Pas davantage de réussite quatre ans plus tard en Allemagne, où les Scandinaves ont été éliminés en huitièmes de finale par l’Allemagne sans que son buteur ne parvienne une nouvelle fois à trouver la faille. Depuis, plus rien, puisque la Suède a manqué la qualification tant en 2010 qu’en 2014. Avant que Zlatan n’annonce, deux ans plus tard, sa retraite internationale. Une décision que le Suédois aux origines bosniennes regrettera amèrement. Mais, malgré plusieurs appels du pied ignorés par le sélectionneur, Janne Andersson, il devra se contenter de regarder devant son écran ses compatriotes rejoindre les quarts de finale du Mondial 2018 après avoir éliminé la Suisse en huitièmes.
Frustré et beaucoup plus attaché à son pays d’adoption que beaucoup ne le pensent, Ibrahimovic insiste et finit par convaincre Janne Andersson, deux ans plus tard. Mais une blessure à un genou l’empêchera de disputer un cinquième Euro, l’été passé. Une déception que seule une qualification pour le Qatar lui permettra d’effacer. Mais pour cela, il devra d’abord gagner son duel à distance face à celui qui aurait mérité le dernier Ballon d’or, Robert Lewandowski.
A nouveau blessé ces dernières semaines, et suspendu lors du premier barrage gagné 1-0 après prolongations contre la République tchèque jeudi, Zlatan Ibrahimovic n’a plus commencé le moindre match depuis le 17 janvier dernier. De retour le 3 mars, il n’a joué que dix minutes au total lors des trois dernières sorties de l’AC Milan. «Je sais que je n’ai pas 90 minutes dans les jambes, a prévenu Zlatan dimanche, mais si le coach a besoin de moi en fin de partie, je serai là.»
Pas prêt d’arrêter
Prédire que cette Coupe du monde pourrait être le dernier grand rendez-vous de sa carrière est toutefois hasardeux, tant Ibrahimovic a montré tout au long de sa carrière être capable de tout. Dans un entretien au site UEFA.com il n’a d’ailleurs pas laissé planer le doute sur sa détermination à prolonger encore un peu sa carrière.
«L’avenir reste à écrire, dit-il. Je ne planifie pas. Voyons ce qui se passe. Je ne veux pas regretter d’avoir arrêté le football et me dire ensuite que j’aurais pu continuer à jouer, car je le regretterais toute ma vie. Je veux jouer le plus longtemps possible. La réalité est que je jouerai jusqu’à ce que je voie que quelqu’un est meilleur que moi. Donc je continue à jouer.»