Hockey sur glace: Tim Bozon, surprise du chef et meilleur buteur du LHC 

«Oh mais qu’est-ce qu’il manque le Bozon!» Cette mythique exclamation de Jean-Philippe Pressl-Wenger, commentateur neuchâtelois de la chaîne MySports, remonte au 22 octobre dernier. L’attaquant du LHC, bien gêné il est vrai par le retour de Samuel Kreis, galvaude alors une énorme opportunité face au CP Berne. 

Un mois jour pour jour après cette action marquante, l’international français reçoit le titre honorifique de meilleur joueur lausannois de la rencontre après la victoire de prestige obtenue contre le leader fribourgeois (6-3). Une distinction méritée pour le fils du légendaire Philippe, auteur d’un doublé et d’une prestation complète.

À 29 ans, l’ancien junior de Ge/Servette semble incontestablement avoir franchi un palier. Épanoui et serein sur la glace, le No 94 des Lions enchaîne les sorties convaincantes depuis le début de l’exercice en cours. Au point de dominer le classement des buteurs vaudois avec désormais neuf réussites. 

«Ce n’est pas quelque chose qui m'obsède plus que ça, sourit l’attaquant tricolore. Je restais sur une période de cinq matches sans marquer. Ça ne m’a pas affecté plus que ça, mais je dois reconnaître que ça commençait à m’énerver.»

Compétiteur dans l’âme, l’ex-joueur de Kloten n’a pas baissé les bras. Comme à son habitude, et sans faire de bruit, il a redoublé d’efforts. Son travail et son investissement sans faille ont fini par être récompensés, mercredi soir, face à Gottéron. «Cette grosse victoire et cette revanche, obtenues dans une patinoire pleine, font du bien», savoure le double buteur, qui ne pointe plus qu’à un goal de son record personnel en National League.

Celui-ci date de l’exercice 2020-2021, déjà sous le chandail du LHC. Tim Bozon avait alors trouvé l’ouverture à dix reprises. Faire tomber cette barre, voire l’exploser, trotte forcément dans un coin de la tête du principal intéressé.

«Chaque saison, je me procure énormément d’occasions, précise-t-il. Personnellement, je pense que je mérite plus de goals. Mais c’est comme ça, c’est la réalité. Ça me ferait du bien de battre mon record personnel. Je sais que j’en suis capable. On en avait parlé avec les coaches en fin de saison. Je ne m’inquiète pas trop par rapport à cet aspect. On n’est même pas à la moitié de la saison.»

Quelque 28 matches de saison régulière sont encore au programme des Lions. Largement assez pour combler son retard de cinq unités sur Antti Suomela (17 points) et déposséder le Finlandais de sa tunique de top scorer.

«Non, je préfère le laisser aux étrangers, se marre le frère de Kevin, joueur du HC Ajoie. Sinon, les médias vont un peu les critiquer. Plus sérieusement, le plus important pour moi est d’aider l’équipe à se procurer des chances de marquer, d’amener de la profondeur afin de supporter les étrangers ou les gars qui sont supposés marquer des buts. Je veux poursuivre dans ce rôle-là.»

Humble, conscient de ses qualités comme de ses limites, l’ailier né aux États-Unis reste très terre à terre lorsqu’il est invité à expliquer les raisons de sa réussite actuelle.

«Concrètement, pas grand-chose n’a changé, assure Tim Bozon. J’ai simplement un peu plus de réussite. La raison? Je suis peut-être plus calme devant le but adverse. Je pense que mon Championnat du monde avec la France, au mois de mai, m’a aussi aidé à réaliser plein de choses. Mentalement, je suis plus serein et plus tranquille. Du coup, le puck rentre peut-être plus facilement. Je rate toutefois encore beaucoup d’occasions. Ça pourrait me frustrer, mais j’ai appris à plus respirer et à être plus calme. Ça m’aide à saisir les opportunités qui se présentent à moi.»

L’international français va tenter d’enchaîner dès ce week-end lors du déplacement du LHC samedi à Bienne, puis de la réception d’Ajoie le lendemain.