Saut à skisKillian Peier: «Il me faut garder les pieds sur terre»
Neuvième à Wisla (Pologne), le sauteur vaudois a confirmé son excellent début de saison. Son ticket olympique dans la poche, il peut entrevoir la suite avec optimisme.


Killian Peier a réussi à embarquer avec lui en concours la qualité de ses derniers sauts d’entraînement.
REUTERSKillian Peier (26 ans) se fait décidément l’auteur d’un sacré début de saison. Neuvième du concours de Wisla (Pologne) dimanche, le sauteur à skis vaudois est entré dans le top 10 pour la troisième fois en cinq concours, ce qui lui permet d’occuper la neuvième place du classement provisoire de la Coupe du monde.
S’il est évidemment content de signer de bons résultats au niveau mondial, il est surtout satisfait de la qualité de ses sauts. «J’avais été rassuré par mes derniers entraînements en fin d’été, précise-t-il, joint à sa descente d’avion à Zurich-Kloten ce lundi matin. Mais on sait qu’il y a une grande différence entre l’entraînement et la compétition. Or, j’ai réussi à amener cette qualité de sauts avec moi en concours. Je suis donc fier d’avoir pu réaliser les performances dont je me sais capable, ce qui n’est pas forcément toujours le cas.»
«Si un jour tout est réuni, pourquoi ne pas aller chercher une des trois premières places?»
Le sauteur de La Sarraz entend bien poursuivre sur sa lancée, dès le week-end prochain à Klingenthal (Allemagne). «On repart de zéro tous les week-ends, nuance-t-il. Chaque tremplin a ses spécificités. Mon but est donc de maîtriser les challenges que je me fixe chaque fin de semaine.»
Et si cette régularité l’amenait sur un podium? «Un podium, ça fait toujours rêver, admet Peier. Mais il me faut garder les pieds sur terre. Bien sûr, si un jour tout est réuni, pourquoi ne pas aller chercher une des trois premières places? Mais il faut savoir aussi que si rien ne se passe comme prévu, on peut très vite être éjecté du top 20. Surtout dans une saison comme celle-ci, où il n’y a pas de grand dominateur et où nous sommes plus que d’habitude à nous partager les points. En fait, il s’agit d’être conscient de ses qualités pour éventuellement aller décrocher un podium, tout en restant le plus humble possible.»
D’ores et déjà qualifié pour les JO
Du coup, tout baigne pour Killian Peier, alors même qu’on aurait pu se faire du souci pour lui. N’avait-il pas été victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit fin octobre 2020? Ce coup du sort l’a contraint à faire l’impasse sur toute la saison passée. Mais il a été rassuré durant l’été. «En fait, cette pause forcée m’a obligé à changer ma manière de m’entraîner. Je me suis concentré deux fois plus sur la qualité de mes sauts, et j’ai senti que ces derniers s’amélioraient progressivement. Du coup, cela m’a apporté une grande confiance en moi avant le début de la saison.»
Et puis, le Vaudois a d’ores et déjà atteint son grand objectif en décrochant son billet pour les Jeux olympiques de Pékin, en février prochain (les critères étaient 1 top 15 lors de la saison d’été 2020 et 1 top 20 cet hiver). Contrat rempli, et plutôt cinq fois qu’une, puisque Peier n’a jamais terminé au-delà de la 16e place cette saison.
«C’est vrai, le fait d’être sûr d’aller aux Jeux m’enlève une certaine pression des épaules, confirme-t-il. On vivra peut-être des JO spéciaux en raison de la situation sanitaire, mais comme il s’agira de ma première participation, je n’aurai pas de point de comparaison. Qui sait? Cela pourrait me conférer un avantage…»

Killian Peier a senti durant la préparation estivale qu’il était sur le bon chemin.
AFP