FootballComment le LS a réussi à faire oublier l’absence de Dussenne
Privé du patron de sa défense, suspendu, Lausanne est tout de même parvenu à tenir le 0-0 contre Zurich samedi. De quoi ravir Ludovic Magnin.
Scène de mi-temps à la Tuilière, samedi. Noë Dussenne est en tenue civile pour ce match contre le FC Zurich. Il est sollicité pour répondre à la télévision. Pendant ce temps, son petit garçon gambade sur la pelouse synthétique, shoote dans un ballon que lui passe le responsable presse du Lausanne-Sport. Il y aura donc au moins eu un petit quelque chose de Dussenne sur le terrain samedi. Mais il faut croire que le LS n’avait pas forcément besoin de son défenseur belge pour tenir en échec le FC Zurich (0-0), et réalisé une prestation qu’Anel Husic et Ludovic Magnin ont qualifiée de «référence défensive».
De quoi faire oublier le patron de l’arrière-garde lausannoise et remettre en cause son importance? Magnin, l’entraîneur, ne se le permettra pas: «Je ne cache pas que Noë s’est imposé très vite comme leader dans l’équipe. Le fait d’avoir pris quatre jaunes en seulement six matches a dû lui faire comprendre qu’avec l’arbitrage suisse, cela pouvait aller très vite avec les cartons. Pour nous, c’était naturellement un coup dur.»
Dabanli, le bon choix
Il fallait faire avec. Face au leader de Super League, qui plus est. Il y a eu l’adaptation contrainte – trouver le remplaçant idoine – et celle choisie – une approche quelque peu modifiée.
Simone Grippo blessé, c’est logiquement Berkay Dabanli qui a été aligné par Magnin pour faire la paire avec Anel Husic. «C’est quelqu’un qui s’entraîne toujours à fond, qui est toujours positif, qui est vraiment un grand frère pour toute cette équipe, salue le coach du LS. Il mérite ce qui lui arrive, de faire un bon match défensif.» Pour Husic non plus, cela n’a pas été bouleversant: «J’ai déjà joué plusieurs fois avec lui l’année passée, rappelle le défenseur de 22 ans. Je sais comment il joue, et lui sait comment moi je joue également. On travaille toute la semaine ensemble.»
Cela a fonctionné. Les deux défenseurs centraux ont été particulièrement en réussite dans leurs interventions: sept ballons récupérés pour Dabanli, cinq pour Husic. Mais c’est collectivement que la performance défensive lausannoise est à féliciter. Les Vaudois ont plutôt laissé le ballon à Zurich (57% de possession pour le FCZ), et ils ont aussi concédé dix-neuf tirs. Sur le papier, c’est beaucoup, mais aucun d’entre eux n’a réellement été dangereux, exception faite de la tête de Wallner sur coup de pied arrêté à la dernière minute, que le portier croate du LS Karlo Letica a parfaitement repoussée.
Moins de pressing
Au total, Lausanne n’a concédé qu’un Expected Goal. Au vu du nombre de tirs, c’est très peu, cela dit que Zurich n’a presque jamais été en position d’avoir une grosse occasion. Cela tient aussi du plan de match mis en place par Ludovic Magnin, compte tenu de l’alignement défensif.
«Nous avons choisi d’aller presser un peu moins haut, a confirmé l’entraîneur. Parce que si nous allions chercher haut tout en ayant moins de vitesse dans l’axe, nous allions nous mettre en danger avec Okita, Afriyie ou Rohner qui sont des bombes. Nous ne leur avons pas laissé trop d’espace derrière nous, ça s’est bien passé.» Husic acquiesce: «Nous avons bien anticipé, nous ne nous sommes fait prendre aucune fois dans notre dos.»
Pour Magnin, il y a de quoi être satisfait des options prises. «C’est toute l’équipe qui a bien fonctionné sur le plan défensif», recadre-t-il. De la tribune, Noë Dussenne a dû apprécier. Mais personne n’est dupe: le LS aura besoin de lui pour les prochaines échéances. À Lugano mercredi, à Genève pour le derby contre Servette samedi.