Cyclisme: Chronique: «Avec Marlen, on se marre bien»

Elle a disputé les Jeux olympiques de 2012 à Londres sur un canoé-kayak, elle est depuis dimanche une coureuse du Tour de France Femmes dans sa nouvelle version. La Genevoise Élise Chabbey, actuellement 10e du général à 2’22” de Marianne Vos, nous raconte tous les jours ce qu’elle vit dans le peloton avec sa formation Canyon SRAM Racing.

«Tous les matins sur ce Tour de France Femmes, depuis qu’on est parties de la tour Eiffel à Paris, il y a un monde fou au départ avec une très belle atmosphère. Cela nous motive à repousser nos limites, surtout dans les montées. C’était le cas ce mercredi entre Troyes et Bar-sur-Aube où on est arrivées devant une foule impressionnante.

»Je n’ai pas de relation particulière avec mon vélo, non je ne lui parle pas quand je suis en difficulté, mais je trouve des ressources avec ces gens au bord de la route.

»Ce mercredi, sur ces chemins blancs de Champagne, j’ai encore essayé de prendre des points pour le maillot à pois, mais comme je l’ai dit la veille, ce n’est pas la priorité de l’équipe. On a encore beaucoup travaillé pour «Kaza» (Katarzyna Niewiadona) pour qu’elle conserve toutes ses chances pour le général où elle occupe toujours la 3e place, à 16 secondes de Marianne Vos. En ce qui me concerne, je suis 10e à un peu plus de 2 minutes de la Hollandaise, c’est bien, mais sur ce Tour mon job est toujours d’aider ma leader polonaise.

»Je suis contente pour Marlen Reusser qui a su saisir sa chance ce mercredi en s’adjugeant cette 4e étape. On s’entend vraiment bien les deux. On a même couru ensemble dans l’équipe Paule Ka en 2020. Je me souviens qu’à l’époque on voulait nous comparer. Mais nous ne sommes pas les mêmes coureuses, on n’a pas le même style. En plus, nos caractères sont différents. Elle est très extravertie, et moi un peu moins. Du coup, elle prenait toute la place. Le coach national nous a conseillé qu’une des deux s’en aille et qu’on soit chacune dans une équipe différente. C’était la bonne décision.

»On a pris toutes les deux un autre chemin et depuis ça se passe super bien. On a eu en plus le même parcours professionnel avant le vélo, puisque nous sommes devenues toutes les deux médecins avant de commencer tardivement une carrière de cycliste. Notre rêve aujourd’hui serait qu’on représente toutes les deux la Suisse aux Jeux de Paris en 2024. Après Londres en canoé, c’est mon prochain objectif. À demain.»