Dicastères au Conseil FédéralMattea Mayer tacle la droite et parle d’un «coup monté»
La coprésidente du Parti socialiste critique vertement l’UDC et le PLR à propos de la répartition des départements entre les conseillers fédéraux. Ce qui mettrait en question leur cohésion.
La répartition des dicastères au Conseil fédéral a visiblement irrité la coprésidente du Parti socialiste, Mattea Mayer. Dans une interview à la «SonntagsZeitung», elle estime ainsi que la conseillère fédérale Viola Amherd n’aurait pas assumé ses responsabilités en décidant de rester à la tête du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), «laissant» ainsi le dicastère de l’environnement et de l’énergie (Detec) à Albert Rösti. Pour la socialiste zurichoise, la reprise de ce département par le nouvel élu UDC, ainsi que celle du Département des finances par la PLR Karin Keller-Sutter serait un «coup monté» par la majorité de ces deux partis au Conseil fédéral: «La majorité du PLR et de l’UDC s’est réparti les départements souhaités. Cela remet en question la cohésion et le bon fonctionnement du gouvernement.»
«Les électeurs ont décidé d’un tournant énergétique. Et voilà que le Département de l’environnement passe entre les mains d’un représentant de l’UDC qui a été pendant des années un lobbyiste du pétrole et de l’automobile», note-t-elle. Mattea Mayer craint ainsi qu’Albert Rösti puisse retarder, voire faire échouer des projets existants en matière de protection du climat et donc le tournant énergétique. «Cela ne doit pas se produire. Nous exigeons du conseiller fédéral Albert Rösti qu’il mette maintenant en œuvre le tournant énergétique décidé par le parlement et le peuple», lance-t-elle.
Poursuite de la politique socialiste
La coprésidente des socialistes estime cependant que la perte du Detec n’empêchera pas la poursuite de la politique de son parti sous la Coupole: «Avec l’Intérieur et la Justice, nous avons deux départements dans lesquels nos conseillers fédéraux prendront parti pour les habitants de la Suisse. Alain Berset s’engage pour un allègement des primes et de bonnes rentes, renforçant ainsi le pouvoir d’achat. Élisabeth Baume-Schneider fera avancer l’égalité et développera les mesures contre la violence envers les femmes», conclut-elle.
Alain Berset ne compte pas démissionner
La socialiste Mattea Mayer fait part aussi de son ressentiment aux parlementaires de la droite au sujet du mauvais résultat obtenu par Alain Berset (PS) lors de son élection à la présidence de la Confédération: «Il est évident que dans le camp bourgeois, beaucoup ont voulu faire la nique à Alain Berset», estime-t-elle dans la «SonntagsZeitung». Cela malgré les succès divers et les nombreux sondages montrant qu’il est le conseiller fédéral le plus apprécié de la population.
Un ministre pas fatigué
Selon la coprésidente, c’est ce succès qui ne convient pas aux politiciens bourgeois du parlement. Enfin, Mattea Mayer relève que, malgré tout, le Fribourgeois ne prévoit pas de démissionner: «Il n’y a aucun signe qu’il soit fatigué de sa fonction. Au contraire. Ce qui compte, c’est le soutien de la population, et il est toujours aussi grand», se réjouit-elle. De son avis, «Alain Berset est plus que jamais nécessaire». Cela notamment pour son combat contre les prix excessifs des médicaments, qu’il mène contre le lobby pharmaceutique.