Marseille (F)Le policier qui a blessé Hedi a été remis en liberté
Début juillet, à Marseille, le jeune homme avait été grièvement blessé par un tir de balle de défense, puis roué de coups par des policiers. Son avocat explique qu’il est «effondré».
Le policier marseillais auteur du tir de LBD qui aurait grièvement blessé Hedi, 22 ans, en marge des émeutes à Marseille, début juillet, a été remis en liberté vendredi, quarante jours après son placement en détention provisoire.
Le placement en détention provisoire de ce policier de la Brigade anticriminalité (BAC) de Marseille avait provoqué la colère de nombreux policiers en France. Il est désormais «placé sous contrôle judiciaire», avec interdiction d’exercer, selon son avocat.
Christophe «s’est expliqué sur les circonstances de ce tir de LBD, en démontrant qu’il en avait fait l’usage sur le jeune Hedi, alors que celui-ci était en train de lancer un projectile susceptible de menacer l’intégrité de ses collègues», a affirmé l’homme de loi, reprenant les explications données par son client devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, début août. «Christophe a estimé avoir fait son devoir dans l’exercice de ses fonctions, dans un contexte de violences urbaines.»
«Hedi est effondré»
«Compte tenu de la pression extrême dans ce dossier, cette remise en liberté ne m’étonne pas», a réagi l’avocat du jeune Hedi, dont une partie du crâne a dû être amputée par les chirurgiens après son hospitalisation suite à ce tir de LBD, puis son passage à tabac par d’autres policiers. «Hedi est effondré. Il est en plus à l’hôpital pour y subir des examens, car son état de santé se dégrade.»
«On va maintenant assister à un déferlement de mensonges entre le tireur et les cogneurs, qui vont dire qu’Hedi était menaçant et qu’ils étaient en état de légitime défense. Or les vidéos disent le contraire», a insisté l’avocat.
Quatre affaires
Au total, quatre affaires de violences policières présumées ont donné lieu à l’ouverture d’enquêtes à Marseille, dont une a conduit à la mise en examen de trois policiers du Raid, suite au décès de Mohamed B., 27 ans, très vraisemblablement touché d’un tir de LBD, la même nuit du 1er au 2 juillet où a été grièvement blessé Hedi.
Dans l’affaire Hedi, quatre policiers de la BAC de Marseille ont été mis en examen, pour violences volontaires aggravées par trois circonstances, le fait d’avoir été commises en réunion, avec usage ou menace d’une arme et par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions.