SuèdeLe chef de la droite officiellement chargé de former un gouvernement
Ulf Kristersson a désormais pour «mission d’étudier les conditions pour former un gouvernement qui puisse être accepté par le Parlement». Il a prévenu que «cela prendrait un peu de temps».
Le leader du parti conservateur suédois des modérés, Ulf Kristersson, a été officiellement chargé, lundi après-midi, de tenter de former un gouvernement, après la victoire d’un bloc de droite et d’extrême droite aux élections législatives. Le président du Riksdag, le Parlement suédois, l’a désigné comme attendu pour réunir une majorité suffisante pour devenir Premier ministre et succéder à la sociale-démocrate Magdalena Andersson.
Jamais la droite suédoise n’a été au pouvoir avec l’appui de l’extrême droite, conséquence d’un rapprochement entamé par Ulf Kristersson depuis trois ans. «J’ai décidé de donner au chef des modérés, Ulf Kristersson, la mission d’étudier les conditions pour former un gouvernement qui puisse être accepté par le Parlement», a annoncé Andreas Norlén.
Depuis lundi matin, le président de la Chambre recevait les dirigeants des partis, prélude à la désignation d’un Premier ministre potentiel. Ulf Kristersson doit réussir à avoir le soutien des quatre partis du bloc vainqueur des élections, qui va des libéraux de centre droit aux Démocrates de Suède (SD), à l’extrême droite, en passant par les modérés et les chrétiens-démocrates.
Quelle place accorder à l’extrême droite?
Après son tête-à-tête avec le président de la Chambre, Ulf Kristersson a dit que la formation d’un gouvernement prendrait «un peu de temps». Le principal casse-tête est la place dans la majorité des SD de Jimmie Aakesson. Ceux-ci affichent leur souhait d’entrer au gouvernement, mais les trois autres partis sont opposés à cette hypothèse.
Le scénario le plus probable est d’un gouvernement avec les modérés et les chrétiens-démocrates, possiblement les libéraux, mais que les SD se contentent d’être une force d’appui au Parlement. En contrepartie de renoncer à des ministères, le parti pourrait négocier des avancées politiques sur des dossiers qui lui importent, ou même le poste du prochain président de la Chambre.
Majorité fragile
Les négociations «vont bien et tout se discute en un seul paquet», a affirmé Jimmie Aakesson, lundi. Avec 73 sièges, les SD seraient le principal parti de la future majorité, devant les modérés (68), les chrétiens-démocrates (19) et les libéraux (16). Au total, la majorité qui se dessine est fragile, avec 176 sièges contre 173 pour le bloc de gauche, mené par les sociaux-démocrates de Magdalena Andersson (107 fauteuils).
Cette dernière assure l’intérim comme cheffe de gouvernement. L’élection du Premier ministre par le Parlement ne peut intervenir au plus tôt avant la rentrée parlementaire, le 27 septembre.