Un médecin sauve un bébé ayant une malformation cardiaque

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Grande-BretagneUn médecin sauve un bébé ayant une malformation cardiaque

Le petit Finley avait deux artères dans la mauvaise position et semblait perdu. Ses parents ont accepté de tester un nouveau traitement à base de cellules souches qui a réussi.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
Le petit Finley avec le professeur Massimo Caputo.

Le petit Finley avec le professeur Massimo Caputo.

BHF

Le petit Finley, de Corsham, près de Bath (GB) est né avec une malformation cardiaque congénitale appelée transposition des grandes artères, où les deux artères principales qui irriguent les poumons et le corps sont dans la mauvaise position. Pour tenter de les remettre dans la bonne position, il a subi sa première opération à cœur ouvert à quatre jours seulement. «Quand il est né, je n’ai pu que tenir sa main pendant quelques secondes à travers l’incubateur avant d’être emmené à l’ambulance, explique sa maman, Melissa Hudd.

«On nous a dit dès le début de nous préparer, que les chances qu’il survive sans chirurgie urgente n’étaient pas bonnes et que l’opération durerait environ quatre à six heures. Après 12 longues heures, Finley est finalement sorti de la chirurgie mais il dépendait d’une machine qui a pris en charge la fonction de son cœur et de ses poumons», témoigne-t-elle dans un communiqué de l’Université de Bristol.

Il ne restait qu’une option

Il y a eu des complications et l’état de santé du bébé s’est détérioré au fil des semaines lors desquelles il était bloqué aux soins intensifs. «Nous avons failli perdre Finley alors qu’il n’avait que deux mois. Les médecins nous ont appelés et nous ont dit qu’ils avaient fait tout ce qu’ils pouvaient. C’est alors que Massimo Caputo, professeur de chirurgie cardiaque congénitale au Bristol Heart Institute, est venu nous trouver et nous a expliqué qu’il ne restait qu’une option: injecter des cellules souches dans le côté gauche du cœur de Finley. Il nous a prévenus qu’il ne pouvait pas prédire le résultat. Mais nous n’avions absolument rien à perdre».

Cette injection représentait une première mondiale. L’espoir était que les cellules souches aideraient les vaisseaux sanguins endommagés à se développer pour augmenter l’apport sanguin au côté gauche de son cœur. «Dans les deux semaines suivant le traitement, nous avons remarqué un changement chez Finley. Il est rentré à la maison pour la première fois alors qu’il n’avait que six mois sur une machine qui l’aide encore à respirer la nuit, deux ans plus tard. Nous ne remercierons jamais assez Massimo. Je crois que sans le traitement des cellules souches, Finley ne serait pas ici avec nous aujourd’hui. Il est très vif très drôle, c’est un vrai guerrier du cœur».

L’anomalie la plus courante

Les malformations cardiaques sont l’anomalie la plus courante qui se développe avant la naissance d’un bébé, avec environ 13 bébés diagnostiqués chaque jour au Royaume-Uni. En Suisse, un nouveau-né sur cent en est atteint. Ces malformations comprennent des anomalies des valves cardiaques, des principaux vaisseaux sanguins à l’intérieur et autour du cœur et le développement de trous dans le cœur.

Pour bon nombre de ces enfants, les chirurgiens peuvent pratiquer une chirurgie à cœur ouvert pour réparer temporairement le problème, mais les matériaux utilisés pour les patchs ou les valves cardiaques de remplacement ne sont pas complètement biologiques et ne peuvent pas grandir avec le bébé. Cela signifie qu’ils peuvent être rejetés par le système immunitaire, ce qui provoque la dégradation progressive du matériel chirurgical et sa défaillance en quelques mois ou années. Un enfant peut donc avoir à subir plusieurs fois la même opération cardiaque au cours de son enfance, le laissant à l’hôpital pendant des semaines.

«Pendant des années, des familles sont venues nous demander pourquoi leur enfant devait subir une chirurgie cardiaque à maintes reprises, a expliqué Massimo Caputo. Bien que chaque opération puisse sauver des vies, l’expérience peut mettre une quantité incroyable de stress sur l’enfant et ses parents. Nous pensons que nos patchs de cellules souches seront la réponse pour résoudre ces problèmes».

Essais cliniques

Les pansements de cellules souches sont conçus pour être cousus dans la zone du cœur de l’enfant qui doit être réparée pendant la chirurgie. Les cellules souches peuvent alors accélérer la réparation du tissu cardiaque sans être rejetées par l’organisme de l’enfant. Ces patchs s’adaptent et grandissent avec le cœur de l’enfant à mesure qu’il vieillit, éliminant ainsi le besoin de chirurgies cardiaques répétitives. Des essais cliniques vont commencer dans les deux prochaines années, avec les cellules souches de Finley

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