Paris/Londres«Des progrès» vers un accord sur la restriction des flux migratoires
Les gouvernements français et anglais ont annoncé avancer sur ce dossier commun. Londres est prêt à sortir un chèque d’un montant important.
Le Premier ministre anglais Rishi Sunak avait annoncé fin octobre la volonté de se rapprocher de Paris sur le dossier migratoire. Le but: limiter au maximum l’immigration illégale par le biais de la manche. Ce vendredi, les deux pays ont annoncé dans un communiqué commun avoir fait «des progrès» pour trouver un nouvel accord.
Les ministres des Affaires étrangères, Catherine Colonna et James Cleverly, qui se sont entretenus à Paris à l’occasion des commémorations de l’Armistice, ont indiqué qu’il était «urgent de s’attaquer à toutes les formes d’immigration clandestine y compris les traversées d’embarcations de fortune et de s’attaquer à leurs causes profondes».
Après des années de querelles, surtout alors que Boris Johnson, puis Liz Truss, plus brièvement, étaient Premiers ministres, le Royaume-Uni et la France espèrent rétablir leurs relations sous l’égide de Rishi Sunak, le nouveau chef du gouvernement britannique, qui a remplacé Mme Truss.
Un accord à 91 millions d’euros
Le Royaume-Uni serait prêt à verser 80 millions de livres (91 millions d’euros) supplémentaires à la France pour un renforcement policier sur les plages françaises, tandis que des agents britanniques auraient accès aux centres de contrôle français.
«Nous voulons tous que la situation se résolve le plus vite possible», a affirmé lundi M. Sunak depuis Charm el-Cheikh, où après une rencontre avec le président français Emmanuel Macron en marge de la COP27, il avait dit vouloir «coopérer étroitement» avec la France sur l’immigration.
Près de 40.000 personnes ont déjà risqué leur vie en traversant illégalement la Manche sur de petites embarcations depuis le début de l’année, un record.
Le gouvernement britannique est mis sous pression pour sa gestion de l’afflux de migrants, avec de récentes révélations concernant un centre d’accueil surpeuplé et le jet d’engins incendiaires sur un autre centre près de Douvres.
La ministre de l’Intérieur Suella Braverman a par ailleurs suscité la polémique en qualifiant récemment au Parlement d’«invasion» l'afflux de migrants arrivant au Royaume-Uni.