Société: La Belgique veut faire des travailleurs du sexe des salariés comme les autres

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Le gouvernement belge a validé ce vendredi un projet de loi visant à mieux protéger les personnes qui vendent leur corps, avec contrat avec un employeur agréé et couverture sociale à la clé.

Le fait de signer un contrat garantira aux personnes travaillant dans la prostitution assurance maladie, congé maternité, droits au chômage, retraite, etc., et un cadre précis sur la durée du temps de travail ou la rémunération.

Le fait de signer un contrat garantira aux personnes travaillant dans la prostitution assurance maladie, congé maternité, droits au chômage, retraite, etc., et un cadre précis sur la durée du temps de travail ou la rémunération.

Photo d’illustration/Getty Images/iStockphoto

La Belgique, qui a dépénalisé la prostitution en 2022, veut désormais offrir aux travailleurs du sexe un contrat de travail avec «un employeur agréé» afin de renforcer leurs droits, selon un projet de loi validé vendredi en Conseil des ministres. Il s’agit de «mieux protéger» cette catégorie de travailleurs contre les risques d’abus et d’exploitation, selon un communiqué cosigné par les trois ministres qui défendent le texte (Travail, Santé, Justice). Le projet de loi doit désormais être soumis au Parlement.

Le fait de signer un tel contrat leur garantira une couverture sociale (assurance maladie, congé maternité, droits au chômage, retraite, etc.), et un cadre précis sur la durée du temps de travail ou la rémunération. Mais il engagera aussi l’autre partie signataire, l’employeur, à une série d’obligations, comme celle de prévoir un bouton d’appel d’urgence dans «chaque pièce de l’établissement où est effectué le travail», est-il souligné. Le but est de pouvoir prévenir en cas de besoin «une personne de référence», que l’employeur devra mettre à la disposition du travailleur «pendant toute la durée de la prestation».

Pour être agréé par les autorités, l’employeur devra aussi présenter son casier judiciaire et disposer d’«un siège social ou d’exploitation en Belgique», poursuit le communiqué. Il devra «respecter les libertés de celles et ceux dont il organise le travail» et leur garantir «un environnement sécurisé», résume le ministre du Travail et de l’Économie, le socialiste francophone Pierre-Yves Dermagne. «Les travailleurs auront le droit de refuser des partenaires sexuels ou des actes sexuels spécifiques, sans que ce refus ne constitue un motif de licenciement», ajoute-t-il.

L’an dernier, des associations avaient salué la décriminalisation de la prostitution, mais disaient attendre ce nouveau «cadre» définissant «un minimum de règles à respecter» pour que le secteur échappe au proxénétisme et à l’insécurité au travail. La Belgique revendique d’avoir été le premier pays européen à dépénaliser le travail du sexe, et le deuxième au monde après la Nouvelle-Zélande. Il y a en Belgique au moins 7000 travailleurs du sexe exerçant de manière «visible», selon le collectif Utsopi. D’autres estimations évoquent 20’000 voire 25’000 travailleurs, des femmes dans neuf cas sur dix.

(AFP)

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