FranceAprès le suicide de Dinah, le Parquet de Mulhouse a ouvert une enquête pour «harcèlement»
La jeune fille de 14 ans, qui subissait des insultes «racistes ou à caractère homophobe», a mis fin à ses jours début octobre.
En France, le Parquet de Mulhouse a ouvert, lundi, une enquête pour «harcèlement» après le suicide, début octobre, de Dinah, lycéenne de 14 ans victime de harcèlement scolaire selon ses proches. «Une enquête a été ouverte pour des faits de harcèlement dénoncés par la maman de la jeune fille», a déclaré la procureure, Edwige Roux-Morizot.
Lors d’une marche blanche qui a réuni, dimanche, plus d’un millier de personnes à Mulhouse, la mère de Dinah avait mis en cause, devant les journalistes, plusieurs de ses camarades. «C’est important que nous allions vérifier tous ces éléments-là», a précisé la procureure. Selon ses parents, Dinah était victime d’un harcèlement opéré par des jeunes filles côtoyées au collège et auxquelles elle avait confié son homosexualité.
«Deux élèves la soutenaient, les autres la descendaient»
Sa mère a aussi reproché au corps enseignant d’avoir «fermé les yeux» sur le drame vécu par sa fille. Celle-ci avait reçu des messages comme «ne t’inquiète pas, tu vas bientôt mourir», ou «on va t’envoyer des liens sur internet pour que tu puisses crever», après une première tentative de suicide, en mars.
Dinah, dont la mère est d’origine marocaine, subissait des insultes «racistes ou à caractère homophobe», a précisé son père, d’origine réunionnaise. «Dans sa classe, il y avait deux élèves qui la soutenaient, les autres la descendaient», selon lui. L’adolescente avait été retrouvée pendue au domicile familial de Kingersheim (Haut-Rhin), dans la nuit du 4 au 5 octobre. Elle était la dernière et la seule fille d’une fratrie de trois enfants.
Une plainte après 40 jours de deuil
L’enquête a été confiée au commissariat de Wittenheim (Haut-Rhin), a précisé le Parquet, qui a également saisi l’office central de lutte contre les crimes de haine en ligne, afin de «rechercher un certain nombre d’éléments dans le téléphone et dans l’ordinateur» de l’adolescente.
Aucune plainte n’a pour le moment été déposée, a ajouté la procureure. Mais la mère de Dinah avait annoncé, dimanche, son intention d’en déposer une après la période de deuil de 40 jours observée par la religion musulmane. Dans un premier temps, le Parquet avait ouvert une enquête pour «recherche les causes de la mort».