Football: Constantin: «Gattuso avait lui aussi voulu faire venir Balotelli»

On présente souvent le FC Sion - et surtout son président - comme de très grands consommateurs de coaches, ce qui est vrai. Mais si les entraîneurs ont effectivement tendance à défiler à Tourbillon à un rythme accéléré, Christian Constantin n’est pas loin d’être aussi, retour du balancier, un… fournisseur de coaches. Confirmation de l’intéressé: «J’ai donné leur chance à beaucoup d’entraîneurs.»

Deux d’entre eux, parmi les plus prestigieux étant passés par la Porte d’Octodure, viennent de retrouver un banc en Ligue 1, et pas n’importe lequel.

Il y a d’abord eu l’Italien Fabio Grosso (45 ans), couronné champion du monde 2006, récemment engagé par l’Olympique Lyonnais pour y remplacer Laurent Blanc. Viré du banc qu’il occupait à Sion au printemps 2021 (avec une moyenne décevante de 1 point par match), Grosso allait rebondir sur celui de Frosinone, avec lequel il avait fêté la promotion en Serie A en mai dernier.

Dix jours après la nomination de Grosso à Lyon, c’est un autre champion du monde transalpin passé par le FC Sion qui a retrouvé de l’embauche: Gennaro «Rino» Gattuso (45 ans aussi) a signé mercredi un contrat d’une année (assorti de 12 mois supplémentaire en option) avec Marseille, où il succède à l’Espagnol Marcelino, démissionnaire. Avec pour mission première d’éteindre l’incendie et de ramener un peu de calme sur la Canebière.

Gattuso était resté sans club depuis janvier dernier et la fin, après sept mois, de son court passage raté à Valence. «Quand il était à Valence, explique Christian Constantin, Rino avait lui aussi voulu faire venir Mario Balotelli. Alors que celui-ci était encore à Adana, en Turquie, on s’était retrouvé sur le même dossier. Gattuso avait déconseillé à Mario de venir en Valais parce qu’il y faisait soi-disant froid. Avec le recul, j’aurais mieux fait de le laisser faire!» Le Valence de Gattuso avait carburé à la moyenne insuffisante de 1,18 point par match. Cela s’était précédemment beaucoup mieux passé à Naples (81 matches/1,89 point par rencontre), lors d’un bail de 18 mois marqué par la conquête d’une Coupe d’Italie.

Arrivé à l’été 2012 en tant que joueur à Tourbillon en provenance du Milan AC, l’aboyeur du milieu de terrain y avait entamé sa reconversion au printemps suivant en remplaçant Victor Munoz. Le volcanique Gattuso peut-il réussir avec le tout aussi volcanique OM? «La mentalité de Rino va plaire aux Marseillais, répond le boss valaisan. Il disposera d’un a priori favorable, en tout cas au départ. Pour réussir à Marseille, il faut être fait au feu, ce qui est son cas. Je connaissais les problèmes de l’OM quand j’en parlais avec Tapie. Tapie n’est plus là, mais ces problèmes n’ont fait que se renforcer.» Après Palerme, OFI Crète, Naples et Valence, Gattuso poursuit son grand tour de la Méditerranée.

Le voir alors rebondir aujourd’hui à l’OM, un bon choix? «C’est un bon choix, mais en affirmant cela, je m’aperçois que c’est le choix du cœur. Parce que j’ai toujours apprécié Rino. Il faut d’ailleurs que je lui envoie un message pour le féliciter.»

Avant de s’engager à Marseille, Gattuso s’était fait souffler la place qu’il convoitait à Lyon par… Grosso, son ancien coéquipier en sélection. Intronisé ce mercredi, il n’a pas tardé à entrer en scène. Pour son premier discours devant l’équipe, l’ancien coach du FC Sion a insisté sur la solidarité et les valeurs du combat à mener. «On se bat ensemble jusqu’à la mort», a-t-il asséné devant ses nouveaux joueurs selon L’Équipe, avant de rester dormir sur place, à la Commanderie, avec son staff.

Présenté officiellement ce jeudi, Gattuso effectuera ses débuts sur le banc de l’OM samedi à Monaco (coup d’envoi 21 h au Stade Louis-II).