FootballPour Yverdon, Stade-Lausanne avait un goût d’amuse-bouche
YS jouera l’un des matches les plus attendus de son histoire récente face au Lausanne-Sport en Coupe dans dix jours. Le derby face à l’autre puissance de Lausanne (0-0 vendredi) a fait office de mise en place.


Koro Kone (à g.) et Nias Hefti au duel.
Gabriel Lado«On m’a déjà réquisitionné pour être là le 8 février en Coupe. Il paraît qu’il y aura à faire avec le monde qui est attendu. Mais… comment ça se fait que si peu de gens soient venus ce soir? C’est bien la même affiche, non?» s’étonne un agent de sécurité du Stade municipal à quelques minutes de la reprise de Challenge League, vendredi soir. Yverdon Sport se trouve bien sur le terrain qui accueille les deux matches en question, l’adversaire a fait la route depuis Lausanne, le derby qui l’attend est savoureux, et pourtant incomparable avec l’événement qui pointe un peu plus loin à l’horizon.
Plus tard dans la soirée, Uli Forte résumera ça ainsi: «Aujourd’hui, c’était le petit derby. Dans dix jours en Coupe, ce sera le gros derby», a souri l’entraîneur d’YS. Aucune négligence envers Stade-Lausanne-Ouchy, que les Nord-Vaudois n’ont d’ailleurs pas réussi à battre vendredi (0-0) et avec qui ils se tirent la bourre en Challenge League (19 rencontres, 26 points pour les deux). Simplement, il y a les matches qu’on attend. Et ceux qui ne quittent jamais votre esprit et alimentent toutes les discussions. Ce quart de finale face au Lausanne-Sport n’appartient à rien d’autre qu’à la seconde catégorie.
Revanche et rivalité
Si l’on y prêtait l’œil, tout ou presque ressemblait à une répétition générale vendredi. L’animation derrière le but par les ultras yverdonnois a déjà pris une jolie allure. Si leur projet va au bout, ceux-ci présenteront un tifo assez sensationnel qui aura de quoi faire rougir loin à la ronde face au LS. En tribunes aussi, Yverdon sera attendu. Pour l’heure, un peu plus de 600 billets (sans compter ceux mises à disposition du club lausannois) ont déjà trouvé preneur. Un bon point de départ.
Sur le terrain, on peut imaginer que le onze qui a pris ses quartiers a toutes les chances d’être reconduit pour LE match. Hugo Fargues ou Ali Kabacalman peuvent peut-être prétendre se faufiler du banc à la pelouse. De même qu’un passage à une défense à quatre appartient au domaine du possible. Reste qu’on était sans doute très proche de ce qu’Uli Forte présentera face au 9e de Super League. Une équipe avec un wagon de qualités (celles qui ont notamment fait tomber Zurich en 8es), toujours capable de faire tourner un match en sa faveur. Un groupe, surtout, nourri d’émotions, de revanche et de rivalité.
Avec le soutien à distance de Servette
C’est bien simple: face au Lausanne-Sport, YS devrait avoir tout Servette derrière lui. Pour une question de supériorité lémanique déjà. Et parce Yverdon est devenu une terre d’accueil pour anciens Servettiens depuis peu. Sur le banc vendredi, Hugo Fargues et Miguel Rodrigues. Sur le terrain, Koro Kone, William Le Pogam et, bien sûr, Anthony Sauthier. Un homme qui sait comment faire mal au club phare de la capitale olympique et qui n’aura pas d’autres idées que de se rappeler à ses bons souvenirs le 8 février.

Anthony Sauthier face au Lausanne-Sport, lors d’un match décisif devenu célèbre pour la dernière montée en Super League de Servette.
Eric LafargueLe sentiment de revanche trouve surtout écho chez Kevin Martin. Lui l’ancien de la maison bleue et blanche à qui l’on a si peu fait confiance durant ses années à la Pontaise. Lui, le gardien de la promotion en Challenge League avec Yverdon, devenu depuis doublure de Mirko Salvi. Parce que Salvi s’est blessé en fin de préparation, c’est à lui qu’il incombera de mener YS vers une première demi-finale de Coupe depuis 2001. Joli défi. Les Verts sont prêts.