Moyen-OrientSyrie: des enfants des camps de réfugiés risquent d’y rester 30 ans
Le rapatriement des enfants étrangers de djihadistes présumés détenus dans les camps du nord-est de la Syrie va prendre 30 ans au rythme actuel, a averti mercredi l’ONG Save the Children.
«Si les rapatriements se poursuivent au rythme actuel, il faudra 30 ans avant que les enfants étrangers coincés dans les camps (…) du nord-est de la Syrie puissent rentrer dans leur pays» a mis en garde l’ONG Save The Children dans un communiqué.
L’appel de cette association à accélérer ces rapatriements coïncide avec le troisième anniversaire de la chute en Syrie du «califat» du redouté groupe État islamique (EI), défait par des forces kurdes syriennes avec l’aide d’une coalition dirigée par Washington.
L’offensive des forces kurdes et américaines qui a permis la chute du califat --autoproclamé en 2014 à cheval entre la Syrie et l’Irak--, a donné lieu à l’arrestation de dizaines de milliers de djihadistes présumés, et membres de leur famille, dont de nombreux étrangers, et leur incarcération dans des camps.
Save the Children a indiqué que 18’000 enfants irakiens et 7300 mineurs originaires d’autres pays étaient retenus dans les camps d’Al-Hol et de Roj, contrôlés par l’administration semi-autonome kurde, y déplorant de «mauvaises» conditions de vie. Quelque 200 enfants français y seraient notamment détenus.
Dangers
«Plus ces enfants restent à Al-Hol et Roj, plus ils font face à des dangers», s’est alarmée la directrice pour la Syrie de l’ONG, Sonia Khush.
Le camp d’Al-Hol, où vivent quelque 56’000 personnes selon l’ONU, a été notamment le théâtre de tentatives d’évasion et d’attaques. En 2021, 74 enfants y sont morts, dont huit ont été tués, a indiqué l’ONG.
Malgré les exhortations répétées des Kurdes, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens de ces camps, se contentant de rapatriements au compte-gouttes par crainte d’éventuels actes terroristes sur leur sol.
«Quand est-ce que les dirigeants prendront leurs responsabilités et les ramèneront» dans leur pays?, s’est interrogée Sonia Khush.