FootballVincent Kompany, de la «hype» à la difficulté
Loué pour le jeu qu’il avait mis en place et sa saison 2022/2023 incroyable avec Burnley en D2, le coach belge connaît un début d’exercice compliqué en Premier League.
- par
- Robin Carrel
Vincent Kompany, c’est l’ancien capitaine qui a aidé à emmener Manchester City sur le toit de l’Angleterre d’abord, puis proche de celui de l’Europe. Le Belge, c’était un des meilleurs défenseurs du monde et qui a accompagné les Citizens à gagner des titres à foison. Mais c’est aussi un entraîneur assez exceptionnel. Le début de saison compliqué du FC Burnley de Zeki Amdouni ne doit pas entacher sa réputation grandissante sur un banc. Il a fait monter son club l’année dernière dans une des divisons les plus compliquées de la planète et l’écouter en conférence de presse est une belle leçon.
«La défaite contre Crystal Palace (ndlr: 0-2 samedi à Turf Moor malgré 66% de possession) est difficile à encaisser parce que, de nouveau, ce sont des fautes de notre part qui nous coûtent le match, a-t-il débuté. Je dois le dire, mais en même temps, je n’ai pas envie que les joueurs perdent confiance. Ils ont beaucoup travaillé à chaque match depuis le début de la saison, comme lors de cette partie contre Palace, mais n’ont pas été récompensés par un bon résultat. Il faut que mon équipe continue comme ça et qu’elle apprenne encore plus vite.»
Pour réussir à rester «en haut», l’année dernière, Nottingham Forest avait embauché une vingtaine de nouveaux éléments – dont Remo Freuler, déjà reparti – pour environ 200 millions d’euros. L’équipe de City Ground avait réussi à se maintenir in extremis, sans virer son coach emblématique Steve Cooper et c’est un exploit. À Burnley, une ville de 70’000 habitants nantie d’un stade de quelque 22’000 places, près de 100 millions ont été engloutis cet été et le club est critiqué par certains journalistes pour son manque d’investissement estival, c’est dire.
«On n’a jamais donné des objectifs irréalistes à ce groupe. J’en ai parlé avec Roy Hodgson (ndlr: l’entraîneur de Crystal Palace) après le match et il m’a avoué lui-même que la Premier League n’en finissait pas de progresser chaque année, a détaillé Kompany. On peut comparer autant qu’on veut… Moi, je jouais encore il y a quatre ans, et je trouve que le niveau est aujourd’hui bien supérieur. Il faut donc mettre les choses dans son contexte et ne pas se laisser abattre. S’établir en première division anglaise en venant du Championship est quelque chose d’extrêmement difficile à réaliser.»
Et puis après, on a réussi à en placer une, pour le faire parler de Zeki Amdouni, qu’il titularise quasi systématiquement malgré le fait qu’il jouait dans un championnat de troisième zone il y a encore quelques mois. Après avoir pris plaisir à dire deux mots et demi de français en voyant un journaliste romand lui poser une question, ce grand fan de l’Olympique de Marseille qui a débuté en tant qu’entraîneur sur le banc d’Anderlecht, le club qui l’a formé, a encore une fois parfaitement fait le job, les yeux dans les yeux.
«À Burnley, on n’a pas les moyens de s’offrir des joueurs qui sont déjà établis en Premier League, à moins qu’ils soient libres de tout contrat ou qu’ils aient connu des problèmes dans leur carrière, nous a-t-il expliqué. Nous, on doit miser sur des joueurs dont le profil est celui d’Amdouni. Il a montré à de nombreuses reprises le potentiel qu’il a et il peut devenir un jour un très bon joueur de cette division.» Un jour, ça veut dire qu’il ne l’est pas encore et ça s’est vu samedi à Turf Moor.
«S’adapter à la Premier League, dès la première année, en arrivant directement de la Super League, c’est très dur, a enchaîné le coach belge. L’apprentissage n’est pas différent de ceux qui débarquaient de Championship (ndlr: D2 anglaise). Mais avec Zeki, je vois ce qui est en train de se passer. Ses performances deviennent plus complètes dans pas mal de domaines. Il est de plus en plus consistant. Il doit toutefois faire ce pas décisif vers le plus haut niveau. Comme ses coéquipiers d’ailleurs.»