AllemagneLe parti d’Angela Merkel se fixe un objectif de parité à l’horizon 2025
Dès 2023, au sein de la CDU, les femmes devront occuper un poste de direction sur trois, le quota atteignant la moitié deux ans plus tard. Certaines représentantes se sont opposées à la mesure.
L’ancienne présidente de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer (à gauche), et l’ex-chancelière allemande, Angela Merkel peuvent faire office d’exemples pour les autres femmes de leur parti.
AFPLe Parti chrétien-démocrate allemand, la CDU, réuni samedi en congrès à Hanovre, a pour la première fois de son histoire adopté un quota de femmes pour ses instances dirigeantes, avec un objectif de parité en 2025. Les délégués du principal parti d’opposition ont adopté cette nouvelle règle, avec 559 votes pour, 409 contre et onze abstentions.
À partir de l’année prochaine, les femmes devront occuper un tiers des postes de direction à l’échelon local comme au national, 40% à partir de 2024 et 50% à la mi-2025. Pour les élections générales, régionales et européennes, ces mêmes quotas s’appliqueront aux dix premières places des listes de candidats.
Cette question agite le parti de l’ancienne chancelière Angela Merkel depuis plusieurs années. L’ancienne présidente Annegret Kramp-Karrenbauer, à la tête de la CDU entre 2018 et début 2021, militait pour la parité, mais s’était heurtée à nombre de résistances dans ce parti créé dans l’immédiat après-guerre et dont les postes de responsabilité sont pour la plupart occupés par des hommes.
Compétences pas tenues en compte?
Les débats ont été encore vifs lors de ce congrès de Hanovre, plusieurs déléguées plaidant contre l’instauration de quotas, au motif qu’elles risquaient de ne devoir leur poste qu’à cette règle, non à leurs compétences. Le président de la CDU, Friedrich Merz, a, lui, soutenu l’objectif de parité, soulignant que «plus de 50% des électeurs sont des femmes».
Rejetée dans l’opposition en 2021, après seize années d’ère Merkel, la CDU compte bien revenir au pouvoir aux élections de 2025. La formation conservatrice est actuellement en tête des sondages, devant les Verts et les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz. La CDU mise d’ici là sur des succès dans des scrutins régionaux, dont le prochain se déroulera le 9 octobre, en Basse-Saxe.