Football – Tiens, et si on installait une femme sur le banc du FC Sion?

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FootballTiens, et si on installait une femme sur le banc du FC Sion?

La lourde défaite concédée par le club valaisan, humilié 6-2 à Zurich, devrait normalement coûter sa place à Marco Walker. L’idée de se tourner vers la gent féminine aurait déjà le mérite d’ouvrir une voie jamais explorée.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier

Yannick Michel/LM

Au Letzigrund, c’est un objet appelé à devenir sans doute très vite collector que le chef de presse du FC Zurich a posé dimanche après-midi sur l’estrade où s’installent traditionnellement les deux coaches appelés à disserter sur le match du jour. On pouvait y lire le nom de Marco Walker, pompeusement baptisé «Cheftrainer», accolé à côté du logo du FC Sion.

Une association que l’on ne reverra probablement plus après la pause internationale, tant l’entraîneur du club valaisan ne devrait pas survivre à cette nouvelle débandade (6-2). D’abord parce que l’on voit mal comment Christian Constantin pourrait renouveler sa confiance à un technicien en qui il ne croit plus depuis le naufrage de la Pontaise, en Coupe de Suisse (4-0 contre SLO); ensuite parce que la manière avec laquelle les visiteurs se sont liquéfiés après l’heure de jeu interroge sur leur réelle capacité à tenir la distance – seule les défaites conjuguées de Saint-Gall et Lausanne associées au faux départ du FC Lucerne atténuent la portée de l’échec.

Au Letzigrund, Marco Walker a sans doute disputé son 24e et dernier match en tant que coach du FC Sion. En Super League, son bilan (5 victoires et 7 nuls contre 8 défaites) se solde par une moyenne de 1,1 point par match.

Au Letzigrund, Marco Walker a sans doute disputé son 24e et dernier match en tant que coach du FC Sion. En Super League, son bilan (5 victoires et 7 nuls contre 8 défaites) se solde par une moyenne de 1,1 point par match.

NJR

De la Foire du Valais à la foire à Tourbillon

Ce Sion incorrigible, à qui il manque toujours quelque chose, n’en finit pas d’être une énigme. Avec son raout, son pouvoir d’attractivité, ses camelots, ses numéros de cirque, ses retrouvailles et, dans le cas présent, ses rendez-vous manqués. Comme si la Foire du Valais s’exportait jusqu’à Tourbillon.

A Sion pourtant, très loin du CERM, c’est tout le week-end, sauf pour ce qui est des joueuses de David Vernaz (4-0 contre le FC Oerlikon en LNB féminine), qui a tourné à la sinistre farce. A Bâle, où l’équipe première avait déjà abandonné un set (6-1 le 1er août), les espoirs du club ont été à leur tour humiliés samedi 6-2 en Promotion League. Histoire probablement de ne pas faire de jaloux, les pros ont égalisé sur le même score mais on doute que Marco Walker monte encore au filet pour le tie-break.

Face à un FC Zurich se plaisant à joliment revisiter l’histoire à l’occasion de ses 125 ans, le visiteur a joué avec ses limites actuelles, toujours les même parce qu’inchangées (naïveté et légèreté défensive, plan de jeu trop lisible, discrétion des supposés leaders).

Un vrai problème de non rendu du talent

De toute évidence, il y a là un problème récurrent de déperdition, de non rendu de l’expression du talent potentiel. Existerait-il une malédiction faisant que l’air de la Porte d’Octodure bride tous ceux qui le respire après y avoir été enrôlés? Saison après saison, on ne compte plus les éléments présentés comme des renforts qui s’y égarent avant de renaître à l’ambition dès qu’ils quittent le Valais.

Au moment où ses nouveaux dirigeants, Gelson Fernandes en tête, aspiraient à vivre une saison plus tranquille, Sion ne devrait pas s’épargner un nouveau tour de piste. Aussi en vient-on à se demander ce qu’un énième changement d’entraîneur – par lassitude, on a cessé d’en établir la liste pour y détailler précisément le nombre – apporterait vraiment. Pierre, Paul ou Jacques, c’est bonnet blanc et blanc bonnet si tant est qu’un profil idéal, pouvant coller à la mentalité locale, existe vraiment.

Jusque-là, Christian Constantin a un peu tout essayé sans beaucoup de réussite pour ce qui est du choix de ses derniers coaches – quand bien même Marco Walker avait sauvé le club ce printemps, ce en quoi son employeur pourra lui être éternellement reconnaissant.

Dès lors, que faire? Quelle solution explorer et sur qui miser? Pour surprendre son monde et mettre au pas ses danseuses, Constantin pourrait caresser l’idée de se tourner vers la gent féminine. Tant qu’à faire, et au nom de l’égalité des chances encourageant les candidatures féminines, pourquoi ne pas aller débauche l’égal d’un Pep Guardiola dans sa version femme? Dans le milieu cloisonné du football masculin, les exemples sont rares mais il y en a (eu).

Avec une entraîneure installée sur le banc de Tourbillon, Sion et son président seraient déjà assurés de faire un buzz à l’échelle planétaire en dehors du terrain à défaut de réussir à le créer balle au pied sur la pelouse au niveau helvétique.

Bon, on vous voit venir. Oui, d’accord, il faudra probablement trouver mieux pour sortir de ces dimanches de démission à répétition… Mais quoi? Mais qui alors? Quand tout semble déjà joué, il reste du suspense au FC Sion.

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