FootballLe Tourbillon de la peur pour le FC Sion
Sion-Winterthour, c’est le 9e contre le 10e, deux points les séparent. C’est aussi la pire équipe à domicile qui reçoit la pire équipe en déplacement! Le choc des cancres a lieu samedi en Valais (18h).
- par
- Daniel Visentini
Les chiffres ne mentent pas. On pourrait imaginer le FC Sion agrippé à de fragiles certitudes, gonflé de sa frustration pour ce nul 2-2 à Zurich dans des circonstances amères (penalty litigieux), mais un FC Sion prêt à enflammer Tourbillon pour le choc des cancres, face à Winterthour ce samedi (18 h). Un stade plein, un meilleur volume de jeu ces derniers temps, l’assurance de profiter de l’occasion? Mais la statistique déboule, froide: Sion est de très loin la pire équipe de la ligue à domicile. Alors oui, il y a bien là un match de la peur.
À Tourbillon, cette saison, les résultats obtenus font froid dans le dos: en 15 matches sur leur pelouse, les Valaisans n’en ont remporté que deux. Le dernier succès à domicile remonte au 15 octobre (2-0 face à Lucerne). Au total donc: deux victoires, quatre nuls et neuf défaites. Dix minuscules points à se mettre sous la dent, une misère. Par comparaison, Winterthour, la deuxième équipe la moins performante chez elle, a engrangé 19 points.
«Il n’y a pas de malédiction, assure David Bettoni. C’est bien sûr triste pour les supporters, pour les joueurs aussi. Mais on ne pense pas à cela. On est bien. On est positif. On est des compétiteurs. Ça va passer ce samedi.» La méthode Coué n’est pas loin.
Une double peur
Mais l’entraîneur aurait tort de s’en priver. D’autant plus que si on parle de peur, cela vaut aussi pour Winterthour. Par effet miroir à la médiocrité de Sion à domicile, il y a celle de «Winti» à l’extérieur. La pire équipe de la ligue dans ce domaine: dix points en 15 matches, 2 victoires, 4 nuls, 9 défaites. Mimétisme du malaise.
On résume: la pire équipe à domicile reçoit la pire équipe en déplacement. Le match de la peur, oui, doublement.
Autre sujet d’inquiétude pour les Valaisans: ils sont privés de Lindner depuis un moment (fracture du pouce) et ils ont perdu Fickentscher dimanche dernier à Zurich: il sera absent au moins trois semaines.
Les regards se tournent vers Alexandros Safarikas. Le Grec a failli être le héros en remplaçant Fickentscher à Zurich et en détournant le penalty de Dzemaili, avant que celui-ci ne soit donné à retirer (et transformé cette fois): le troisième portier sédunois s’était avancé avant le premier envoi.
Safarikas titulaire
Alexandros Safarikas va donc être pour la première fois titularisé en Super League. Il a 23 ans. Le baptême du feu l’attend. «C’est un grand pro, il est prêt physiquement et mentalement, lance d’emblée David Bettoni. Il a même déjà le profil d’un No 1, dans ses attitudes, son implication. Il est prêt. Pas d’inquiétude particulière de ma part.»
Tiens: encore un peu de la méthode Coué. Au fond, l’entraîneur du FC Sion n’a guère le choix. Il compose avec ce qu’il a et ce n’est pas le moment de laisser transpirer la moindre inquiétude dans son discours. D’ailleurs, il l’admet. «On dit qu’on ne regarde pas le classement, souffle-t-il. On ment. On regarde le classement. Bien sûr. Mais je ne veux pas qu’on joue en fonction du classement. Parce qu’on ne peut pas revenir en arrière pour changer les choses.»
En fait, il faudrait que Sion joue sans peur ce match de la peur. Idem pour Winterthour. Qui tremblera plus que l’autre?