Deux Afghanes ont gagné le droit de rester en Suisse

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Politique d’asileDeux Afghanes ont gagné le droit de rester en Suisse

À la veille d’un débat extraordinaire aux Chambres fédérales, le Tribunal administratif fédéral a accordé l’asile à deux femmes menacées d’un renvoi en 2022.

Eric Felley
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Eric Felley
Pour le Tribunal administratif fédéral, il n’est pas question de renvoyer les femmes en Afghanistan avec le régime des talibans.

Pour le Tribunal administratif fédéral, il n’est pas question de renvoyer les femmes en Afghanistan avec le régime des talibans.

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C’est un sujet qui va mobiliser cette semaine les deux Chambres du Parlement: quel sort réserver aux femmes afghanes qui demandent l’asile en Suisse? Cette problématique agite la Berne fédérale depuis que le Secrétariat d’État aux migrations (SEM), sous la direction de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, a décidé d’adapter sa pratique à celle de l’Agence européenne pour l’asile (AEEA). Celle-ci préconise depuis cet été d’accorder en principe l’asile aux femmes originaires d’Afghanistan.

Ce changement de pratique a été dénoncé par l’UDC et le PLR lors de la campagne pour les élections fédérales d’octobre dernier. Deux propositions sont pendantes devant les Chambres fédérales pour revenir à l’ancienne pratique. Elles seront débattues mardi, au Conseil national, et mercredi à celui des États. Cependant, la «NZZ am Sonntag» a révélé ce dimanche, que deux femmes afghanes ont obtenu récemment le droit de rester en Suisse auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF).

Ces deux femmes célibataires faisaient l’objet d’une décision de renvoi à l’automne 2022, selon l’ancienne pratique. Elles ont fait recours et les juges du TAF leur ont donné raison, ce qui va dans le sens de la nouvelle pratique du SEM. L’arrêt constate qu’une «vie autodéterminée pour les femmes et les filles en Afghanistan n’est pas possible sous le régime actuel». En rentrant en Afghanistan, elles risquent d’être mariées de force, ne pourront pas suivre de formation ou avoir une profession. Sans compter la pression qui pourrait s’exercer sur elles à leur retour.

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